Cancers : l’espoir confronté à la réalité des chiffres

Organisés par la Ligue nationale contre le cancer, les “3ème Etats généraux des malades du cancer et de leurs proches” auront lieu jeudi à Paris. Une initiative majeure pour lutter contre les cancers et rassembler l’ensemble des acteurs.

Tous cancers confondus, la France comptait 280 000 nouveaux cas de cancers en 2000, contre… 150 000 en 1980. Soit une progression de 63% ! La mortalité elle, n’a heureusement pas suivi la même évolution. Mais elle s’est tout de même inscrite en augmentation de 19%.

Quelques bonnes nouvelles cependant. Les cancers de l’œsophage et des voies aéro-digestives supérieures (lèvre, bouche, pharynx, larynx) ont vu leur incidence décroître, grâce notamment à la baisse de la consommation d’alcool. Dans ce contexte les récents assouplissements apportés à la loi Evin ne laissent pas d’inquiéter…

A l’inverse, le nombre de cancers du sein et de la prostate a littéralement explosé ! Le cancer du sein, première cause de cancer chez la femme, représente à lui seul plus de 41 000 nouveaux cas chaque année. Un chiffre qui a plus que doublé en 20 ans. Le cancer de la prostate quant à lui est le plus fréquent chez l’homme. Et depuis 1980 le nombre de cas a presque quadruplé. Résultat, 40 300 cancers de la prostate ont été diagnostiqués en 2000.

Par ailleurs, certaines localisations tumorales particulièrement meurtrières restent trop fréquentes. Le cancer du poumon n’est que le 4ème par sa fréquence. Mais il est le premier en termes de mortalité. Il représente 6% des décès qui surviennent chaque année en France. En 2000, ce sont ainsi plus de 27 000 cancers du poumon (dont 80% chez des hommes) qui ont été enregistrés. Et presque autant de décès ! Enfin le nombre de mélanomes (cancers de la peau) a été multiplié par 3 en 20 ans chez la femme et par 4 chez l’homme. Ainsi 7 000 cas sont-ils diagnostiqués chaque année dans notre pays.

Malgré la mise en place du Plan cancer initié à la demande du chef de l’Etat, les prévisions sont terrifiantes. Notamment à cause du vieillissement de la population. En 2000, 18,8 millions de Français avaient plus de 50 ans. Ils seront près de… 30 millions en 2050. Selon le Dr François Pein, de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, “du seul fait du vieillissement, l’augmentation du nombre de cancers ne peut que se poursuivre“. Pour vous inscrire aux “3ème Etats généraux des malades du cancer et de leurs proches“, composez le 0810 111 101

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  Source : Direction générale de la santé, 21 octobre 2004, AFSSAPS, 22 octobre 2004