Cancers : la survie à 5 ans à la loupe

06 juillet 2021

Cancer de la prostate, des poumons, du sein, de la thyroïde… quels sont les chances de survie 5 ans après le diagnostic ? A quel point l’âge et le sexe influent-ils sur ces données ? Ce 6 juillet, Santé publique France et l’INCa répondent à ces questions.

Des chercheurs français* se sont penchés sur la question de la survie à 5 ans des patients diagnostiqués entre 2010 et 2015 pour un cancer. Tous les patients étaient âgés de 15 ans au minimum lorsqu’ils ont appris leur maladie. Au total, 73 localisations du tumeurs invasives ont été rapportées. Voici les résultats :

  • Parmi les cancers au pronostic favorable, la survie nette à 5 ans est de 88 % pour la tumeur du sein, de 93% pour le cancer de la prostate, 96% pour le cancer de la thyroïde, 93% pour les mélanomes cutanés et le cancer des testicules, 70% pour les cancers du rein et 68% pour les cancers du pénis lorsque ceux-ci sont diagnostiqués précocement ;
  • Parmi les cancers au pronostic intermédiaire, on trouve les cancers colorectaux (63% de survie nette à 5 ans), idem concernant le cancer du col de l’utérus. Cette donnée s’établit à 45% pour les cancers lèvre-bouche-pharynx et 43% pour le cancer de l’ovaire ;
  • Parmi les cancers de mauvais pronostic, la survie nette à 5 ans en cas de mésothéliomes de la plèvre est de 10%, de 11% pour le cancer du pancréas. Viennent ensuite le cancer de l’œsophage (17%), du foie (18%), du poumon (20%)**, de la vésicule et des voies biliaires (22%), du système nerveux central (26%), des leucémies aigues myéloïdes (27%) et la tumeur de l’estomac (30%).

L’alcool et le tabac, principaux coupables

Les pronostics défavorables associés à des survies nettes très basses concernent les « cancers associés à l’alcool et au tabac (œsophage, foie, poumon), tant chez l’homme que chez la femme », étayent les chercheurs. « Lutter contre ces cancers de mauvais pronostic constitue l’un des axes de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030»

Autres points révélés, pour les diagnostics établis entre 1989 et 2000, la survie à 20 ans présente beaucoup d’inégalités en fonction des tumeurs. Les patients dont la survie est plus longue sont ceux atteints d’un cancer des testicules, d’un mélanome cutané et d’un cancer du sein. La survie nette à 20 ans pour ces cancers est respectivement de 90%, 80% et 63%.

Au-delà de la localisation de la tumeur, l’âge influe aussi sur les chances de survie. « Plus l’âge au diagnostic est élevé, plus la survie est basse », particulièrement pour les leucémies aiguës myéloïdes : « la survie à 5 ans est de 69 % chez les personnes les plus jeunes versus 6 % chez les plus âgées. » Sur le plus long terme, l’inverse s’opère pour le cancer de la prostate : la survie à 20 ans est de 57% lorsque le diagnostic est posé à 50 ans, et de 65% quand le patient apprend sa maladie à 70 ans.

Les femmes vivent plus longtemps

Le sexe entre aussi en ligne de compte dans la survie à 5 ans. Globalement, les femmes vivent plus longtemps que les hommes une fois leur diagnostic posé***. Comment l’expliquer ? Davantage sensibilisées à la prévention et au dépistage, les femmes apprennent leur maladie plus précocement que les hommes. L’efficacité du traitement s’en trouve renforcée. Par ailleurs, les femmes s’avèrent moins exposées aux facteurs de risques associés aux cancers évitables (tabac, alcool).

*Étude collaborative partenariale entre le réseau français des registres des cancers (Francim), le service de Biostatistique Bioinformatique des Hospices civils de Lyon (HCL), Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa)

**2ème cancer masculin et 3ème cancer féminin en termes d’incidence. Parmi les cancers du poumon, les carcinomes à petites cellules ont le pronostic le plus défavorable avec une survie nette à 5 ans de 7 %

***la survie à 5 ans féminine est inférieure à la survie masculine dans les seuls cancers de la vessie et des fosses nasales-sinus de la face-oreilles

  • Source : Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018, Institut national du Cancer (INCa), juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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