Cancers pédiatriques et pesticides : les liens se resserrent

30 octobre 2018

Certains cancers pédiatriques peuvent-ils être imputables aux pesticides ? Nombreux sont les travaux sur le sujet. Mais les résultats ne vont pas toujours dans le même sens. Une équipe franco-belge a donc cherché à en savoir plus.

Les cancers constituent la deuxième cause de mortalité chez les enfants de plus d’un an. Près de  50% de ces cancers se développent avant l’âge de cinq ans. Les plus fréquents étant les leucémies (29%), suivies par les tumeurs du système nerveux central (23%). Certaines pistes de recherche avancent l’impact de facteurs environnementaux, comme les pesticides via l’exposition professionnelle des parents. Mais peu d’études se sont penchées sur le rôle d’une exposition domestique.

Des scientifiques de l’Université catholique de Louvain en Belgique et de l’Inra en France ont donc mené l’enquête. Le nom de leur projet : Metachild. Lancer en 2014, son objectif était de synthétiser les connaissances sur la relation entre l’exposition domestique aux pesticides et les cancers les plus fréquents de l’enfant (cancers du cerveau, leucémies). Mais aussi de comprendre pourquoi les résultats des précédents travaux divergent.

Un impact avéré

Résultat : « un usage à l’intérieur, impliquant des insecticides et plus particulièrement durant la période prénatale a, pour les deux pathologies, montré une augmentation significative du risque », avancent les auteurs. « Ainsi l’exposition de la mère à des toxiques pendant la période prénatale peut conduire à des effets néfastes sur les fonctions neuronales de la descendance, soit jouer un rôle dans le développement de certaines pathologies de la moelle osseuse où se forment les cellules sanguines. »

Quant à savoir pourquoi les précédents travaux n’apportent pas une réponse homogène, plusieurs facteurs semblent entrer en ligne de compte : les types ou sous-types d’une même pathologie, le lieu d’utilisation des pesticides, la famille de ces produits potentiellement impliqués…

D’autres études restent à conduire notamment pour identifier avec précision les composés impliqués.

  • Source : Anses, Cahiers de la recherche n°12, octobre 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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