Cancers : une nouvelle approche personnalisée évaluée en France

12 septembre 2012

Une première ! L’Institut Curie (Paris) vient de lancer un essai clinique portant non pas sur la localisation de la tumeur mais sur son profil moléculaire. « En effet », s’interrogent les scientifiques, « si une thérapie ciblée est efficace contre un type de cancer, pourquoi ne le serait-elle pas pour d’autres, porteurs de la même anomalie moléculaire ». Un pas supplémentaire vers des traitements de plus en plus individualisés en cancérologie.

L’étude en question est baptisée Shiva. Au cours des 3 ans de suivi, 1 000 patients atteints de « tous types de cancers métastatiques » seront inclus, dans 6 centres de lutte contre le cancer : Centre Léon Bérard à Lyon, ICO-René Gauducheau à Nantes, Institut Paoli Calmettes à Marseille, Centre Georges-François Leclerc à Dijon, Institut Claudius Rigaud à Toulouse et Centre Alexis Vautrin à Nancy.

L’objectif de ce travail est d’évaluer l’efficacité d’une « médecine » reposant entièrement sur le profil moléculaire de la tumeur. Toutes les anomalies biologiques contre lesquelles il existe des thérapies ciblées approuvées seront donc recherchées chez les patients. Et ce, quel que soit le cancer dont ils sont atteints.

Sortir du dogme de l’organe

Les malades seront donc répartis dans deux groupes par tirage au sort. Les uns recevront un traitement conventionnel (chimiothérapie validée à ce jour en fonction de la localisation et de l’évolution tumorale). Les autres bénéficieront d’une des onze thérapies ciblées actuellement disponibles, en fonction de leur profil biologique.

L’approche est assurément nouvelle. Comme le souligne le Dr Christophe Le Tourneau, oncologue médical à l’Institut Curie et coordinateur de ce travail. « Nous allons explorer de nouveaux territoires de la médecine personnalisée. Pour la première fois le choix thérapeutique sera fonction du profil moléculaire de la tumeur sans tenir compte de l’organe dans lequel elle s’est développée ». L’idée est en quelque sorte « d’en finir avec le dogme de l’organe pour traiter la maladie en fonction de son profil moléculaire ».

  • Source : Institut Curie, 11 septembre 2012

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