Cancers : une radiothérapie FLASH efficace et peu invasive
30 novembre 2022
En cas de cancers résistants aux traitements classiques, les oncologues pourront dans un futur proche opter pour une toute nouvelle technique : la radiothérapie « FLASH », basée sur l’utilisation de radiations à électrons à très haute énergie. Le point sur cette approche efficace et peu invasive.
Une toute nouvelle approche nommée radiothérapie FLASH pourrait intégrer la routine dans le traitement des cancers dans les années à venir. Sa particularité : diffuser des faisceaux d’électrons de très haute énergie, une méthode dite VHEE pour Very High Energy Electrons (électrons à très haute énergie).
La production* de l’appareil de radiothérapie conçu sur mesure est en cours : ce dernier devait être opérationnel d’ici 2024. Et « les premiers essais cliniques sont prévus à l’horizon 2025 », détaillent les spécialistes du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne (Suisse) qui se positionnent en première ligne sur l’utilisation du dispositif. Le Pr Jean Bourhis, chef du Service de radio-oncologie du CHUV, avait en effet lancé une étude pilote en 2020, testant l’impact de la radiothérapie FLASH qui s’avère – selon le protocole expérimental en cours – efficace sur des tumeurs situées jusqu’à 20 cm de profondeur.
Une irradiation de moins d’une seconde
Quels patients pourront bénéficier de ce traitement ? Le tiers des malades pour lesquels la radiothérapie ne produit pas les effets escomptés. Et quels sont les avantages de cette approche par rapport à la radiothérapie conventionnelle ? « En réduisant l’irradiation à quelques millisecondes, la radiothérapie FLASH diminue considérablement les effets secondaires tout en augmentant l’efficacité sur les tumeurs », détaillent les chercheurs helvètes.
Lors des séances de radiothérapie classique, les temps d’irradiation à répétition augmentent le risque d’effets secondaires. En fonction des zones du corps ciblées, du type de radiothérapie et de la dose prescrite, les patients peuvent présenter des épisodes de fatigue accrue, une anémie, des troubles dermatologiques, une perte de cheveux et de poils, ou encore des pertes d’appétit, des nausées et des vomissements. Moins invasive, la radiothérapie FLASH agit par ailleurs sur les cellules cancéreuses de façon très ciblée, à tel point que les tissus sains situés autour de la tumeur sont épargnés.
* Une technologie développée par le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne le Centre européen des particules (CERN), l’entreprise Theryq, société de technologie médicale innovante spécialisée dans les accélérateurs de particules et les systèmes de radiothérapie
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Source : Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), Lausanne
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet