Cancers urinaires : plus que jamais le dépistage

21 novembre 2003

De 50 à 75 ans, chaque homme devrait voir son généraliste chaque année pour un dépistage du cancer de la prostate. C’est le seul moyen de le dépister aussi tôt que possible. Car c’est le plus fréquent chez l’homme après 50 ans, et la seconde cause de mortalité par cancers en France.

Le 97ème Congrès français d’Urologie, qui se tient à Paris sous l’égide de l’Association française d’urologie (AFU), met particulièrement en lumière l’importance croissante des cancers urinaires. Elle traduit… les progrès de notre espérance de vie. Car ces cancers apparaissent tard, de sorte qu’il y a un siècle lorsque nous ne dépassions qu’exceptionnellement la cinquantaine, ils étaient peu communs. Aujourd’hui c’est l’inverse.

Chaque année le cancer de la prostate provoque 10 000 décès. Mais on en observe 40 000 nouveaux cas dans le même temps. Le cancer de la vessie est moins fréquent mais occupe la 6ème place des tumeurs cancéreuses. Avec un peu moins de 11 000 nouveaux cas annuels il suit les cancers du sein, du colon et du rectum, du poumon, et l’ensemble des cancers des voies aérodigestives supérieures. Les cancers du rein (2% à 3% des cancers) et du pénis (0,4% à 0,6%) enfin, sont beaucoup moins fréquents. Mais les tumeurs rénales deviennent plus communes…

Ils se soignent d’autant mieux qu’ils sont détectés précocement. D’où l’importance d’un dépistage régulier s’il est possible, et sinon d’une vigilance sans faille. Pour le cancer de la prostate, pas de problème : le dosage du PSA (Prostate Specific Antigen) et le toucher rectal sont facilement accessibles. Le premier ne « signe » pas la présence ou l’absence d’un cancer. Comme nous l’a expliqué le Dr J.-L. Davin (comité de cancérologie de l’AFU), il traduit seulement le degré d’activité des tissus prostatiques « de sorte qu’un PSA élevé ne signifie pas nécessairement qu’il y ait un cancer sous-jacent ». L’usage recommande ainsi que tout homme de 50 à 75 ans subisse chaque année un dosage de PSA et un toucher rectal par son généraliste. Lequel décidera éventuellement d’adresser son patient à un urologue.

Vigilance aussi pour les cancers du rein. A défaut de dépistage systématique, on leur connaît des facteurs favorisants. L’obésité, l’hypertension artérielle par exemple. Dans ces cas, là encore le généraliste pourra recommander une visite de contrôle chez l’urologue. Au patient ensuite de jouer le jeu, de s’informer… et de faire bon usage des conseils reçus !

  • Source : 97ème Congrès français d’Urologie, Entretien avec le Dr J.-L. Davin

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