Cannabis et conduite : l’Académie nationale de Médecine réclame davantage de prudence

27 juin 2001

Bernard Kouchner se déclare en faveur d’une évaluation du cannabis à usage thérapeutique, ce qui n’a rien à voir avec une éventuelle légalisation. Dans le même temps cependant, l’Académie nationale de Médecine vient d’adopter à l’unanimité de ses membres une motion qui appelle à une prudence renouvelée dans ce domaine. La docte assemblée s’inquiète en effet de la banalisation croissante de cette drogue.

Surtout chez les jeunes. Lesquels ignorent généralement les effets sur l’organisme de sa consommation ! Or les dangers du cannabis sont réels : altération des performances intellectuelles et des résultats scolaires, difficultés relationnelles, risques accrus d’accidents de la route. Fait aggravant, les produits utilisés sont de plus en plus riches en principes actifs. Et leur usage presque toujours associé à celui d’alcool et de tabac, deux drogues psychoactives.

Autre motif d’inquiétude pour les académiciens, les jeunes commencent à fumer le cannabis de plus en plus tôt. Par voie de conséquence sa consommation intensive et répétée devient pratique courante. D’où le souhait de voir diffuser « de façon extensive auprès de l’ensemble de la population les informations sur les risques de l’usage de cannabis.

L’Académie demande également qu’à l’instar des dérivés de l’alcool aujourd’hui, la présence de cannabinoïdes fasse l’objet d’un dépistage systématique chez toute personne impliquée dans un accident de la circulation. Même s’il n’a pas entraîné mort d’homme, ainsi que chez toute personne ayant présenté un épisode psychiatrique aigu.

  • Source : Académie Nationale de Médecine, 25 juin 2001

Aller à la barre d’outils