Le cannabis pèse sur les résultats scolaires

19 mai 2017

Selon un travail publié par l’Inserm, la consommation précoce de cannabis impacterait directement les performances scolaires. Les troubles de la concentration et de la mémoire seraient en cause, tout comme une baisse de la motivation.

L’hypothèse d’un effet direct de la consommation de cannabis sur la concentration, la motivation, et à terme la réussite scolaire semble se vérifier. Maria Melchior et son équipe* ont analysé les données de la cohorte TEMPO, qui en 2009 a recueilli des informations auprès de 1 103 personnes âgées de 25 à 35 ans. Les parents de ces jeunes adultes ont également fait l’objet d’une enquête.

L’initiation précoce du cannabis a été définie par une consommation avant 17 ans. Les consommateurs dits précoces avaient une probabilité plus élevée de ne pas dépasser le niveau du baccalauréat. A noter que les filles étaient davantage concernées par ce lien de cause à effet. Par ailleurs, les jeunes ayant fumé après 17 ans présentaient un niveau de diplôme équivalent aux non-consommateurs.

Baisse de la motivation

Pour Maria Melchior, « la consommation précoce de cannabis peut donc induire des difficultés scolaires, se traduisant à terme par un niveau d’études inférieur à celui obtenu par des jeunes abstinents ». Et ceci quel que soit le milieu social, les difficultés psychologiques ou scolaires des jeunes ».

« Les mécanismes par lesquels la consommation de cannabis à un âge précoce affecte le devenir scolaire peuvent avoir trait à la baisse de la motivation, aux problèmes de mémorisation et de concentration, entre autres », expliquent les chercheurs. « Dans un contexte où en France, un collégien sur dix (un sur cinq en 3e) et près d’un lycéen sur deux a déjà expérimenté le cannabis, le recul de l’âge d’initiation de l’usage de ce produit est un objectif de santé publique majeur », estiment-ils.

*Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, Inserm-Université Pierre et Marie Curie, Paris.

  • Source : Inserm, International Journal of Epidemiology, 18 mai 2017

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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