Cardiopathies congénitales : rester à l’écoute de son cœur

14 février 2023

Le 14 février, c’est la fête des amoureux et des cœurs en joie. C’est aussi l’occasion de se pencher sur des cœurs souffrant dès la naissance. En cette Saint-Valentin se tient également la Journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales. Des affections multiples qui nécessitent un suivi régulier tout au long de la vie pour tenir à distance les complications. A l’image des troubles du rythme et de l’insuffisance cardiaque.

Branislav Nenin/shutterstock.com

Qu’est-ce qu’une cardiopathie congénitale ?

« Ce sont des malformations présentes dès la naissance et qui sont liées à des anomalies lors de la formation du cœur ou des vaisseaux », explique le Pr Pamela Moceri. responsable du Centre Malformations Cardiaques Congénitales Complexes (M3C). « Parmi les causes connues, on peut relever des anomalies chromosomiques et génétiques. Mais également la prise de toxiques comme l’alcool. Sans oublier les infections, à l’image de la rubéole congénitale et la prise de médicaments au cours de la grossesse comme le lithium ou certains anti-acnéiques. Enfin des maladies maternelles comme le diabète ou le lupus par exemple augmentent le risque de cardiopathies congénitales. »

Comme l’indique notre spécialiste, « ces malformations sont très fréquentes ».  Selon la Fédération française de Cardiologie (FFC), « les cardiopathies congénitales concernent 1 % des naissances en France soit 8 000 naissances par an ». Par ailleurs il n’existe pas une mais des cardiopathies congénitales, « certaines sont dites simples et d’autres complexes. Mais toutes nécessitent une prise en charge et un suivi régulier. »

Prévenir les complications

Les cardiopathies congénitales se soignent de mieux en mieux. A tel point qu’aujourd’hui, 85 à 90 % des enfants atteignent l’âge adulte1. Toutefois, la maladie est toujours présente et nécessite un suivi régulier. « La malformation va être en réalité réparée mais pas guérie. Il faudra donc vérifier tout au long de la vie l’état de santé de nos patients. Avec comme objectif d’anticiper les complications comme l’insuffisance cardiaque et les troubles du rythme. Mais aussi de prévenir les situations à risque comme une grossesse ou une endocardite. » En effet selon la FFC, 30 % des patients présentant une cardiopathie congénitale développent un trouble du rythme à l’âge adulte et 20% une insuffisance cardiaque.

Repérer et traiter l’insuffisance cardiaque

Concernant cette pathologie cardiaque, comment se manifeste-t-elle chez un patient avec une malformation cardiaque ? « En théorie, on va vous dire que ce sont les mêmes signes que chez des patients insuffisants cardiaques « classiques » plus âgés, mais en pratique, ces jeunes patients vont s’habituer à leurs signes d’insuffisance cardiaque, ils vont moins se plaindre à même niveau d’incapacité qu’un patient avec insuffisance mais sans malformation. Car ils vont s’adapter à cette incapacité à l’effort. »

Rappelons que les signes de l’insuffisance cardiaque sont rassemblés sous l’acronyme EPOF pour Essoufflement, Prise de poids, Œdème et Fatigue. Chez les personnes présentant une cardiopathie congénitale, « ces signes sont moins bruyants, nous devons être plus minutieux pour bien repérer l’insuffisance cardiaque. Il n’empêche que la maladie impacte considérablement leur qualité de vie, avec notamment une fatigue persistante qui retentit sur l’activité professionnelle, et un manque d’élan pour les activités physiques en général. »

Le Pr Pamela Moceri se veut optimiste. « Cette insuffisance cardiaque, on sait la repérer et aussi la traiter avec comme objectif d’améliorer la qualité de vie des patients. Et nous y arrivons grâce à la chirurgie, au traitement médicamenteux et à la prise en charge interventionnelle. Nous parvenons à faire en sorte que ces patients puissent avoir une vie presque normale au prix de contrôles réguliers, de traitements et de réintervention dans certains cas. Les progrès de ces dernières années sont considérables », conclut-elle.

  • Source : https://www.fedecardio.org/la-recherche/bien-vivre-avec-sa-cardiopathie-congenitale/

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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