Cauchemars récurrents : le grand mystère

21 février 2018

La sensation de tomber, se retrouver nu au milieu d’une foule, perdre ses dents… Nous avons tous, à un moment de notre vie, été sujets à un rêve ou un cauchemar récurrent. Comment interpréter ce message que nous envoie notre inconscient ? Faut-il s’en inquiéter ? Les réponses du Dr Agnès Brion, psychiatre et vice-présidente du Réseau Morphée.

Accident, chute, paralysie… Les rêves récurrents sont le plus souvent associés à un univers négatif. Ce sont donc des cauchemars, « des parasomnies –  des événements indésirables qui surviennent pendant le sommeil – et qui s’achèvent par un réveil brutal », explique le Dr Agnès Brion. « La pensée ne s’arrête pas pendant le sommeil. Le cauchemar est ainsi une incorporation de ce qui a été vécu la veille ou les jours précédents. »

Beaucoup de zones d’ombre

Selon le Dr Bion,  « la maladie des cauchemars » ne représente que 3% de notre activité mentale nocturne. Mais alors, pourquoi certains mauvais rêves reviennent de façon cyclique ? L’hypothèse la plus couramment admise  résiderait dans la survenue de problèmes dans la vie réelle mais non résolus. Quelque chose nous taraude, mais quoi ?  « Cette question est encore entourée de pas mal de mystères », concède Agnès Brion. En fait, « une apnée du sommeil peut  aussi favoriser ces cauchemars, tout comme la prise de certains médicaments, un stress post traumatique… ».

Comment interpréter ces rêves ? Là encore, une réponse définitive est difficile à apporter. « Tout d’abord car ils prennent bien souvent des formes imaginaires, hallucinatoires. Nous ne possédons pas nécessairement l’esprit critique pour les analyser. » Se retrouver nu peut par exemple symboliser la vulnérabilité. Mais selon le Dr Brion, « le sens d’un rêve est très relatif à la culture à laquelle on appartient, au vécu de chacun ». Pour comprendre, il convient donc d’être attentif aux détails oniriques tout en faisant l’inventaire des sources quotidiennes d’angoisse.

Contrôler ses rêves ?

Pour la psychiatre, « lorsque ces cauchemars perdurent, que vous ne trouvez pas l’origine de ce stress et que cela résonne sur votre qualité de vie (phobie du coucher, difficultés d’endormissement) il convient de consulter ». Ainsi, selon la spécialiste, il est par exemple possible de modifier le contenu d’un cauchemar grâce à une thérapie psychanalytique. Et ce par des techniques de répétitions d’images mentales. Le sujet va visualiser son rêve avec une issue heureuse et ainsi influencer le scénario…

  • Source : Interview du Dr Agnès Brion, 23 janvier 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Laura Bourgault

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