Ce que cache la procrastination

25 mars 2022

« L’art de tout remettre au lendemain. » Voilà comment on définit généralement la procrastination, qui consiste donc à différer l’exécution d’une tâche à… plus tard. Mais que révèle cette attitude ? Est-il possible de changer ? En cette Journée mondiale de la procrastination, on fait le point (et on le fait tout de suite).

Ce n’est qu’un sondage, mais il en dit long sur notre rapport à la procrastination. Réalisé par OpinionWay pour Jechange.fr en 2018 auprès d’un millier de participants, il indique que la moitié d’entre eux dit avoir tendance à reporter les tâches liées au rangement et au tri, au ménage (45%), aux papiers administratifs (38%)… mais aussi à des activités a priori plus agréables comme faire la cuisine (11%) ou réserver les vacances (8%). Au travail, 49% des sondés disent passer au moins une heure par jour à procrastiner.

On le voit, la tendance à remettre à plus tard à ce que l’on pourrait faire tout de suite touche tous les domaines de la vie, du plus personnel (depuis combien de temps cette tasse traîne-t-elle sur la table de la cuisine ?) au professionnel (et ce dossier, je dois le rendre quand déjà ?). Pour leur défense, les procrastinateurs interrogés par Opinionway indiquent que s’ils diffèrent l’exécution d’une tâche, c’est pour la faire dans de meilleures dispositions (64% des répondants), réduire le stress (46%), être plus heureux (42%) et plus efficace (42%).

Stress, culpabilité…

Qui n’a en effet jamais prononcé cette phrase : « J’y arrive mieux quand je le fais au dernier moment » ? Au risque de réaliser la tâche en catastrophe… ou de ne pas la réaliser du tout. Les choses se compliquent lorsque cette habitude devient chronique : elle engendre alors stress, culpabilité, perte de productivité… « Les études estiment que 15 à 20 % des adultes reportent régulièrement des activités qu’il vaudrait mieux exécuter immédiatement », rapporte la psychologue Carla De Sousa sur son site Internet.

Si la procrastination n’est pas un trouble en tant que tel, elle peut en revanche être une conséquence de l’anxiété, d’un perfectionnisme excessif, d’un manque de confiance en soi, de l’hyperactivité, du refus de l’autorité, d’une difficulté à prendre des décisions, d’une tendance à la dispersion ou à l’évitement des situations ennuyeuses ou désagréables… Seul un professionnel de la santé mentale pourra vous aider à trouver l’origine de ce comportement et développer des stratégies pour le corriger, si elle vous handicape au quotidien.

Eteignez ce téléphone

En attendant, vous pouvez toujours suivre ces quelques conseils du Dr Piers Steel, chercheur spécialiste des questions de motivation (et de procrastination) et professeur à l’école de commerce de l’Université de Calgary (Canada). Le concepteur de l’« échelle de pure procrastination » incite notamment à :

  • Se fixer des objectifs. Commencez par décomposer une tâche qui vous rebute en plusieurs petites étapes. Chaque objectif doit être précis et atteignable rapidement (dans la journée ou les jours qui suivent).
  • Établir des routines. Commencez par établir des routines pour des tâches qui ne demandent pas beaucoup d’efforts et augmentez la difficulté petit à petit. Lorsque votre routine est interrompue, ne vous laissez pas distraire trop longtemps et revenez-y dès que possible. 
  • Dédier un espace au travail. Dans l’idéal, l’espace dévolu au travail et l’espace dédié aux pauses sont bien différenciés. Dans l’idéal…

Vous pouvez également adopter ces quelques mesures de bon sens : repérez vos meilleures plages de productivité pour y effectuer les tâches les plus rébarbatives, fixez vos propres urgences… et éteignez ce téléphone : 33% des personnes interrogées dans le sondage Opinionway cité au début de cet article occupent leur temps de procrastination en jouant sur leur téléphone, autant naviguent sur les réseaux sociaux et 32% regardent des vidéos ou des séries.

  • Source : Sondage Opinionway pour Jechange.fr « Procrastiner, ou l’art de remettre à plus tard », mars 2018 - www.desousa-psychologue.fr – Ordre des psychologues du Québec - procrastinus.com – 22 mars 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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