Centenaires : quels sont les secrets de leur longévité ?

22 septembre 2025

Le nombre de centenaires dans le monde a connu une augmentation spectaculaire, passant de 151 000 en 2000 à 573 000 en 2021. Et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, soulevant une question : comment ces personnes parviennent-elles à vivre aussi longtemps ?

Génétique, habitudes de vie…. Comment font les centenaires pour vivre aussi longtemps ? Et si la réponse n’était pas univoque ?

Dans l’inconscient collectif, vivre plus longtemps signifie nécessairement accumuler, en vieillissant, les problèmes de santé. Mais une nouvelle étude de l’Institut Karolinska, en Suède, rebat les cartes.

En comparant des personnes ayant atteint l’âge de 100 ans à celles décédées plus tôt, les chercheurs ont fait une découverte surprenante : les centenaires souffrent non seulement de moins de maladies, mais celles-ci se développent également plus lentement.

Des pathologies moins fréquentes et plus tardives

Alors que de nombreuses personnes âgées accumulent rapidement plusieurs pathologies au cours de leurs dernières années de vie, la charge de morbidité des centenaires semble se stabiliser vers l’âge de 90 ans. Ils présentent plus souvent des maladies limitées à un seul système organique et moins d’affections simultanées.

Cette étude, publiée dans eClinicalMedicine, qui a suivi plus de 270 000 personnes nées entre 2020 et 2022, met également en évidence que les maladies cardiovasculaires sont moins fréquentes et surviennent plus tard chez les centenaires. Les troubles neuropsychiatriques sont également moins répandus parmi ceux qui vivent le plus longtemps. Ainsi, les centenaires sembleraient-ils vieillir de façon différente.

« Les résultats suggèrent que les centenaires ont préservé leur résistance aux maladies malgré le vieillissement et les stress physiologiques, explique Karin Modig de l’Institut de médecine environnementale à l’Institut Karolinska. Ce qui pourrait être dû à une combinaison favorable de gènes, de mode de vie et d’environnement. » Si l’on ne peut pas agir sur les gènes, quels sont les modes de vie favorables ?

Quatre éléments clés

Dans une revue de 34 études observationnelles, l’Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie a identifié quatre facteurs clés qui contribuent à une longévité extrême.

  1. Une alimentation diversifiée avec une faible consommation de sel

Les centenaires suivent généralement un régime alimentaire équilibré et diversifié. En moyenne, ils tirent 57 % à 65 % de leur apport énergétique des glucides, 12 % à 32 % des protéines et 27 % à 31 % des lipides. Leur alimentation comprend des aliments de base (comme le riz et le blé), des fruits, des légumes et des aliments riches en protéines comme la volaille, le poisson et les légumineuses, avec une consommation modérée de viande rouge.

Ce modèle alimentaire, similaire au régime méditerranéen, est associé à un risque plus faible de perte de fonction physique et de mortalité.

La plupart des centenaires préfèrent également un régime pauvre en sel.

  1. Une moindre consommation de médicaments

Les centenaires ne sont pas exempts de maladies chroniques, mais ils les développent généralement beaucoup plus tard que la moyenne. Plus de la moitié des personnes étudiées souffraient de problèmes courants tels que l’hypertension, la démence ou des troubles cognitifs.

Cependant, les centenaires prennent en moyenne 4,6 médicaments, contre 6,7 pour les non-centenaires. Or une polymédication (prise de cinq médicaments ou plus simultanément) est associée à un risque accru d’événements indésirables tels que les chutes, les troubles cognitifs et les hospitalisations, en raison d’interactions médicamenteuses nocives.

  1. Un sommeil de qualité

La qualité et la quantité de sommeil affectent le système immunitaire, les hormones du stress et les fonctions cardiométaboliques. Un bon sommeil est associé à un prolongement des années en bonne santé et à une réduction des risques de maladies chroniques.

Dans l’étude, 68 % des centenaires étaient satisfaits de la qualité de leur sommeil, un taux nettement supérieur à la moyenne de la population générale (29 % à 67 % selon les pays).

  1. Un environnement de vie favorable

Plus de 75 % des centenaires et presque centenaires étudiés vivaient dans des zones rurales. Ce schéma se retrouve dans les « zones bleues », régions connues pour leurs concentrations élevées de centenaires, comme Okinawa au Japon, la Sardaigne en Italie, la péninsule de Nicoya au Costa Rica et Ikaria en Grèce.

Cette longévité pourrait être partiellement liée à la connexion entre nature et santé. On sait par exemple que l’exposition aux espaces verts a été associée à une réduction du stress, de la dépression, de l’hypertension artérielle, du diabète de type 2 et des maladies cardiaques, ce qui pourrait augmenter l’espérance de vie.

D’autres facteurs importants contribuent également à la longévité, notamment le fait de ne pas fumer, d’éviter l’alcool ou de boire modérément, de rester physiquement actif et de maintenir des liens sociaux.

  • Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2589537025003281 - https://www.unsw.edu.au/newsroom/news/2024/08/we-reviewed-the-health-habits-of-centenarians

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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