Centrafrique : épidémie mortelle de choléra

12 août 2016

L’épidémie de choléra touche la République centrafricaine de plein fouet. Les autorités sanitaires et politiques dressent ce vendredi 12 août le bilan humain. Ainsi, depuis le début du mois d’août, 12 décès sont à déplorer dans ce pays déjà précarisé par 3 années d’intenses conflits.

Le 10 août, 46 cas de choléra ont été déclarés en République centrafricaine, tout près de la frontière avec la République démocratique de Congo (RDC). Parmi eux, 12 patients originaires des villes de Djoujou, de Damara et de Bangui ont perdu la vie des suites de cette maladie diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae.

« L’épidémie de choléra poursuit actuellement les voies de la rivière Oubangui », s’inquiète le Dr Michel Yao, représentant  de l’OMS en Centrafrique. « Pour limiter le risque d’infection, la priorité est aujourd’hui d’épargner la population déplacée par la guerre, localisée à proximité de ce cours d’eau ».

Des mesures concrètes

A ce jour, toutes les mesures sont prises pour endiguer l’épidémie. Un centre de traitement du choléra (CTC) et une plateforme de logistique pour l’acheminement des cadavres fonctionnent. La population est largement incitée à respecter « les mesures d’hygiène de base », indique Fernande Ndjengbot, ministre de la santé de Centrafrique. Principales mesures, « le lavage des mains au savon, la préparation et la conservation sans danger des aliments et l’allaitement au sein ». Comme toute maladie hydrique, « l’approvisionnement en eau sûre et l’assainissement sont aussi essentiels pour réduire l’impact ».

En aucun cas ils se substituent à ces mesures, mais les deux vaccins anticholériques distribués à ce jour (Dukoral® et Sanchol®) restent un pilier essentiel pour protéger les individus et endiguer l’épidémie. Enfin, « les pays limitrophes de régions affectées par le choléra [se doivent de] renforcer la surveillance de la maladie pour détecter rapidement d’éventuelles flambées et intervenir, si jamais la maladie devait traverser leurs frontières », rappelle l’OMS.

Quels traitements ?

A ce jour, les sels de réhydratation orale traitent 80% des cas. Dans les situations les plus sévères, des perfusions de liquide par voie intraveineuse sont administrées. Et des antibiotiques aident à réduire la durée et l’intensité des épisodes de diarrhées.  Mais ces molécules restent employées avec parcimonie : en plus de favoriser la résistance aux antibiotiques, elles atténuent les symptômes sans pour autant réduire le risque de contamination entre individus.

A noter : en l’absence de traitement, les patients diagnostiqués pour un choléra peuvent perdre la vie en quelques heures.

  • Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 12 août 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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