Le choléra se propage en Afrique et au Moyen-Orient
03 novembre 2015
©Corinne Baker/MSF
Des flambées de choléra sévissent en Irak, en République démocratique du Congo et en République-Unie de Tanzanie. Au total depuis le début de l’année, 10 700 cas ont été enregistrés dont 170 décès. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a intensifié sa riposte afin de limiter le risque de propagation de la maladie.
« Cinq pays, (Bahreïn, Irak, Koweït, République démocratique du Congo (RDC) et République-Unie de Tanzanie) ont notifié des cas de choléra », indique l’OMS. La situation est sous contrôle à Bahreïn et au Koweït. « Nous avons des inquiétudes concernant les flambées sévissant actuellement en Irak, au RDC et en Tanzanie », explique le Dr William Augusto Perea Caro, coordonnateur à l’OMS, Unité Lutte contre les maladies épidémiques. « Si elles ne sont pas correctement maîtrisées, le nombre de cas pourrait s’envoler et la maladie se propager au-delà des frontières ».
« Avec l’insécurité croissante en Irak, associée à la désorganisation des services de santé publique et aux déplacements accrus des populations, les conditions sont favorables pour la transmission de la maladie. De même, en Afrique, avec les prévisions concernant El Niño, les pluies torrentielles peuvent exacerber la situation en Tanzanie et en RDC ».
Une situation incontrôlable en RDC ?
Au 20 octobre, en Irak, 1 811 cas confirmés en laboratoire avaient été notifiés dans 15 des 18 gouvernorats du pays. Depuis, le choléra s’est propagé dans des pays limitrophes, le Koweït (4 cas) et Bahreïn (1 cas), où la situation est maintenant sous contrôle. L’OMS estime que 2,8 millions de dollars seront nécessaires pour interrompre la flambée en Irak.
Au 21 octobre 2015, en Tanzanie, les autorités sanitaires avaient recensé 4 922 cas et 74 décès. L’épidémie s’est étendue dans 14 régions, dont Zanzibar avec 140 cas. « Dar-es-Salaam est la plus touchée, avec 3 499 cas. La Tanzanie a besoin de 2 millions de dollars pour intensifier l’intervention sanitaire afin d’endiguer d’urgence l’épidémie actuelle avant la saison des pluies. »
Enfin, en RDC, près de 4 000 cas dont 95 décès ont été notifiés depuis la mi-septembre. « Les plus vives inquiétudes ont trait à la situation dans la province de Tshopo, le long du fleuve Congo, car elle pourrait provoquer des flambées dans la capitale Kinshasa densément peuplée », conclut l’OMS.