Certains THM mis hors de cause ?

22 février 2007

Contrairement aux oestrogènes par voie orale, les oestrogènes transdermiques utilisés en France seraient sans danger, à en croire l’étude ESTHER publiée par l’INSERM. Ce type de traitement hormonal de la ménopause (THM) n’augmenterait donc pas le risque de cancer du sein et de thrombose veineuse.

C’est une vieille polémique. D’importants travaux américains avaient en effet mis en garde contre le risque de surmortalité cardio-vasculaire attribuée aux THM. Ce fut le cas notamment de l’étude WHI, en 2002. Avec pour conséquence directe, une chute importante du recours à ces THM. A tel point qu’aujourd’hui en France, ces derniers ne sont plus utilisés que par 20% des femmes ménopausées…

Or cette nouvelle étude, menée en France par le Pr Pierre-Yves Scarabin auprès de 1 000 femmes ménopausées, remet les pendules à l’heure. Construite selon le mode cas/témoin – autrement dit non-randomisée – ESTHER devait évaluer l’impact du mode d’administration des oestrogènes sur le risque de thrombose. Un rôle qui apparaît essentiel. « L’analyse finale confirme l’innocuité des oestrogènes transdermiques » utilisés en France, conclut l’INSERM.

« Ce travail montre enfin que les traitements français diffèrent des traitements américains qui s’appuient sur l’administration orale des THM », nous a expliqué le Dr Gabriel André, gynécologue-accoucheur à Strasbourg (Bas-Rhin). « C’est très important, car cela vient rassurer les millions de femmes en France qui s’étaient détournées des THM. Or ce mouvement de panique se révèle injustifié. Il faut qu’elles reviennent au THM ».

Autre enseignement important d’ESTHER, l’importance du choix du progestatif dans la détermination du risque thrombotique. Rappelons en effet que les THM associent oestrogènes et progestatif. Mais là encore, « il faut être rassurant », insiste Gabriel André. « Dans cette étude, une famille de progestatifs a légèrement élevé le risque. Il s’agit des dérivés norpregnanes. Mais d’autres études prouvent le contraire. Alors encore une fois, il ne faut pas dramatiser les THM ».

  • Source : Circulation 2007;115:840-845, INSERM, interview du Dr Gabriel André, 21 février 2007

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