











Quelles indications ? Certaines césariennes sont programmées (généralement en fin de grossesse) et d’autres sont réalisées en urgence. Dans le premier cas, les raisons peuvent être propres à la mère. Un bassin trop étroit par exemple, ou certaines pathologies et antécédents médicaux. Et le Dr Gallot de citer le cas d’une patiente « transplantée du cœur et dont on va considérer qu’elle ne doit pas fournir d’effort expulsif. L’hypertension artérielle induite par la grossesse peut aussi conduire à un accouchement par césarienne. » Au même titre encore qu’un placenta praevia.
Les indications peuvent aussi être liées au fœtus : à son développement (en cas de grande prématurité par exemple), à sa position (‘en siège’) et bien sûr au… nombre d’enfants. « Une grossesse multiple a en effet plus de chances de se terminer par un accouchement par césarienne », ajoute notre spécialiste.
Les césariennes réalisées en urgence sont souvent liées « à un problème survenu en cours de travail : le monitoring par exemple, peut révéler un trouble du rythme cardiaque du fœtus ». Le Dr Gallot évoque une « intolérance aux contractions, qui modifie les échanges d’oxygène entre le bébé et sa maman et donc ralentit (parfois fortement) les battements cardiaques du fœtus ».
Césarienne une fois… « La recommandation chez une patiente qui a eu une première césarienne, est de tenter par les voies naturelles », poursuit le Dr Gallot. « Sauf bien sûr en présence d’une contre-indication précise ».
Quels risques ? Une césarienne reste une intervention chirurgicale, qui se traduit par une incision (le plus souvent horizontale) de l’abdomen. Les risques sont donc ceux de toute intervention, en matière d’infection notamment. « Des risques d’embolies pulmonaires peuvent aussi survenir », ajoute le médecin. Pour l’enfant, il cite principalement « une détresse respiratoire transitoire. Elle est liée à la maturation de son système pulmonaire et au fait qu’il se retrouve dehors de façon assez inattendue ».
Des critères toujours médicaux ? Une étude publiée en décembre 2008 avait mis le feu aux poudres. Elle faisait état d’un doublement du nombre de césariennes en France au cours des 20 dernières années, et d’écarts jugés peu compréhensibles, entre différents établissements. Ce travail revenait aussi sur les césariennes de confort demandées par certaines femmes, et celles qui paraissaient liées à des considérations davantage… logistiques que médicales. Autrement dit, des considérations qui avaient trait à l’organisation de l’établissement de santé plus qu’à l’état de la mère ou de l’enfant.
Plus d’un an après, qu’en est-il? La polémique est certes retombée, mais le débat n’est pas clos. « Les césariennes de convenance restent marginales », se hasarde le Dr Gallot. Avant d’ajouter, nuance pertinente : « En tout cas à Clermont-Ferrand »…
Sans douleur pour le petit ? « C’est un fantasme de penser qu’une césarienne n’occasionne pas de traumatisme pour l’enfant », insiste-t-il. « L’extraction n’est pas anodine ». C’est ainsi que la littérature rapporte des cas de fracture du crâne, du fémur ou du bras, consécutifs à une césarienne. Ils sont rares certes, mais bien réels.
Retard dans le retour à la maison. « Un accouchement par césarienne prolonge le séjour hospitalier d’environ 48 heures. Ce délai reste toutefois très variable d’un établissement à un autre », conclut le Dr Gallot.
Source : Interview du Dr Denis Gallot, 4 mars 2010 – Journal officiel Sénat du 22/01/2009
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