Césariennes à répétition: y a-t-il danger ?

17 février 2004

Dilemme. Après un premier accouchement par césarienne, la future maman peut-elle donner naissance par voie naturelle ? Ou doit-elle, de nouveau, opter pour une césarienne ? C’est l’une des questions les plus débattues en gynécologie obstétrique.

De fait, le choix n’est pas sans risque. L’expérience a montré qu’un accouchement par les voies naturelles, après une césarienne, peut dans certains cas tourner au drame. Et entraîner la mort de la mère, et du nouveau-né. Elle peut aussi s’accompagner de toutes sortes de complications, telle qu’une rupture utérine, une endométriose ou une encéphalopathie du nourrisson.

Mais ces risques sont-ils importants ? Ou minimes ? ” Bien que ces complications soient très sérieuses, et effectivement plus fréquentes chez celles qui optent pour la voie naturelle après une césarienne, elles surviennent pour seulement un accouchement par voie basse sur 2 000. A ce niveau de risque, beaucoup de femmes peuvent donc choisir la voie naturelle “. Pour le Pr Mark Landon, de la Faculté de Médecine de l’Ohio (USA), l’affolement n’est pas de mise.

Ses arguments ? Les résultats d’une longue enquête scientifique qui a consisté à analyser les dossiers de 46 000 futures mamans, qui avaient déjà accouché une fois par césarienne. Quatre sur dix ont tenté un accouchement par voie basse. Dans 73% des cas tout s’est bien passé, et moins d’une femme sur cent a été victime d’une rupture utérine. Les cas d’encéphalopathie du nouveau-né ont cependant été plus nombreux chez les femmes qui avaient choisi la voie naturelle (13 cas contre 0). Et il en a été de même pour les endométrioses et pour les complications qui ont rendu nécessaire le recours à des transfusions sanguines.

C’est la première fois que l’on dispose de données claires sur le sujet“, souligne Mark Landon. “Jusqu’à présent, les seules informations disponibles étaient très incertaines“. D’où l’indécision des chirurgiens. Si la majorité conseillait tout de même une césarienne par principe de précaution – face au risque de procès ! – il est possible que ces nouvelles données les fassent changer d’avis. Possible, mais pas certain. Nul ne le sait. Une chose est sûre, le nombre de césariennes est monté en flèche ces dernières décennies.

  • Source : National Meeting of the Society of Maternal Fetal medicine, Columbus, 5 février 2004

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