« C’est la grippe, docteur ? »
29 mars 2019
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Une forte fièvre, des courbatures, un mal de tête voire des difficultés respiratoires… Il n’est pas toujours simple pour un médecin – et a fortiori un patient…- de distinguer une grippe, maladie potentiellement grave, d’un syndrome grippal ou autre affection respiratoire commune en hiver ? Une équipe de l’Inserm a tenté d’y voir plus clair…
Comment distinguer la véritable grippe des autres virus hivernaux aux symptômes semblables ? Cécile Souty et ses collègues de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (IPLESP, unité 1136 Inserm/Sorbonne Université, Paris) ont tenté d’en savoir plus en menant un travail auprès de 6 000 patients. Tous s’étaient présentés dans le cabinet d’un médecin du Réseau Sentinelles avec les symptômes suivants : une fièvre soudaine de plus de 39°, des courbatures et des signes respiratoires. « Autrement dit, ce que les gens appellent une grippe carabinée », sourit Cécile Souty. Chacun des patients a été soumis à des prélèvements nasopharyngés.
La grippe dans un cas sur deux
Après analyse, la présence du virus de la grippe – virus influenza (IV) – a été détectée dans (seulement ?) la moitié des échantillons. Les auteurs ont par ailleurs observés que « toux et écoulement nasal étaient le plus souvent associés à une infection par le VRS (responsable de bronchiolites chez l’enfant), mais pas les maux de tête ». Quant au métapneumovirus (HMPV) qui déclenche lui aussi des troubles respiratoires, il est associé à la toux et à l’absence de maux de tête, alors que l’infection par le rhinovirus se résume à un écoulement nasal.
Difficile pour autant de lier clairement tel ou tel virus hivernal à tel symptôme. « Ce sont des associations assez faibles et non des résultats tranchés. On ne peut pas en tirer des règles de décision, tout au plus des orientations. Il appartient toujours au médecin de poser son diagnostic face à son patient », conclut Cécile Souty.