C’est quoi l’apnée du sommeil ?
09 mai 2023
Vous avez l'habitude de ronfler ? Peut-être souffrez-vous d’apnée du sommeil. Ce syndrome concerne environ 4 % de la population en France. De quoi s’agit-il exactement ? Comment faire si vous êtes concerné ?
« L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires », définit le site de l’Assurance-maladie. En effet, durant le sommeil, les voies respiratoires se bouchent par épisodes, provoquant des apnées ponctuelles et répétées. « Ce phénomène est dû au relâchement des muscles des parois du pharynx », explique l’Inserm. « Celui-ci devient mou et l’air passe difficilement, provoquant au passage des vibrations qui créent un ronflement. Si les parois s’effondrent totalement, le passage de l’air est bloqué et c’est l’apnée. »
A chaque épisode, « un système d’alerte se déclenche dans le cerveau, provoquant un micro-réveil qui permet lui-même l’activation d’un système neurologique réflexe ». La personne vit un micro-réveil, dont elle ne se rend pas compte, lui permettant de reprendre sa respiration… jusqu’à l’obstruction suivante. Ces apnées durent généralement entre 10 et 30 secondes et se produisent au moins 5 fois par heure de sommeil.
Ce trouble du sommeil est favorisé par plusieurs facteurs dont le principal demeure le surpoids et l’obésité. Une obstruction nasale, conséquence de problèmes ORL peut aussi les provoquer. L’alcool, les sédatifs et le tabac aggravent le problème.
Des conséquences sur la santé et la qualité de vie
Ce manque d’oxygène et ces micro-réveils répétés perturbent aussi la qualité de vie en journée. Le sommeil étant dégradé, une fatigue s’installe, conduisant à une somnolence diurne. Celle-ci a pour conséquence des troubles de la mémoire et de la concentration, des troubles de l’humeur et un risque accru d’accident de la route notamment. La qualité de vie sociale et professionnelle en est également altérée.
De plus, et à plus long terme, « le syndrome d’apnées du sommeil augmente la mortalité et particulièrement celle de cause cardiovasculaire », indique ameli.fr. Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, AVC ou encore infarctus du myocarde… le risque de subir l’une ou l’autre de ces pathologies est nettement augmenté dans le contexte d’un SAHOS. « Près de 40 % des personnes hypertendues ont aussi un syndrome d’apnées du sommeil », précise par exemple la Fédération française de Cardiologie.
Diagnostic et prise en charge
Afin de poser un diagnostic précis, il est nécessaire de réaliser des enregistrements du sommeil dans un centre spécialisé ou au domicile du patient. Une fois confirmé, « et lorsque le trouble est associé à un surpoids, la première mesure consiste à perdre du poids », indique l’Inserm. « Une réduction de 10 à 15% (du) poids initial réduit nettement la sévérité des apnées du sommeil. »
« Au-delà de cette mesure, la ventilation en pression positive continue est le traitement de référence du syndrome », poursuit l’Inserm. « Elle repose sur l’administration d’air en pression continue pendant la nuit, pour éviter la fermeture du pharynx. » Cette méthode consiste à porter durant la nuit, un masque relié à une machine de ventilation.
Dans certains cas, une orthèse buccale peut aussi être posée. « Il s’agit d’un appareil amovible, moulé sur les mâchoires du patient, qui se porte la nuit et permet d’avancer la mâchoire de quelques millimètres pour étirer le pharynx. Cette approche est généralement réservée aux apnées modérées », précise l’Inserm.
A noter : Ce syndrome touche près de 2% des enfants âgés de deux à six ans, le plus souvent en raison de grosses amygdales et des végétations qui obstruent leurs voies respiratoires. Dans ces cas, une ablation par chirurgie est souvent indiquée.