Champignons : faites le bon choix !

03 octobre 2003

Ouf, la pluie revient… La saison des champignons est donc repartie, avec comme chaque année une série d’intoxications qui pourraient être évitées. Car il suffit de précautions de simple bon sens pour éviter un accident.

D’abord, débarrassez-vous d’une idée à la vie dure : l’amanite phalloïde n’est pas le seul champignon mortel en France. Sa cousine l’amanite vireuse un peu blanchâtre, et le cortinaire des montagnes à la belle couleur fauve, sont également dans ce cas. N’oubliez pas enfin qu’il y a en France plus d’une vingtaine d’espèces de champignons qui, sans être mortelles, sont vénéneuses et susceptibles d’entraîner des intoxications sérieuses.

Même si vous croyez bien connaître les champignons et avez l’habitude de les ramasser, soyez vigilant devant tout symptôme digestif inexpliqué : malaise, nausées, vomissements, vertiges, sensation d’engourdissement… Y compris plusieurs jours après l’ingestion d’un plat de champignons.

Les premiers signes de l’intoxication par le cortinaire des montagnes ne se manifestent que dans un délai de 3 à 14 jours. Il n’est alors plus possible d’analyser les restes du plat mais les analyses biologiques – notamment celles qui permettent d’explorer la fonction hépatique – permettront de recueillir la « signature » d’un champignon vénéneux. Il est donc essentiel d’en informer le médecin.

Soyons positifs
Pour voir le bon côté des choses, rappelons que la très grande majorité des champignons de nos forêts, de nos prés ou même de nos jardins sont comestibles, très souvent délicieux et sans danger. Mais respectez ces principes tout simples :

  • Cantonnez-vous à quelques espèces fréquentes dans votre région, et dont vous aurez étudié l’ensemble des caractéristiques à toutes les étapes de leur maturation : la coulemelle ou lépiote élevée n’a pas du tout le même aspect selon qu’elle est jeune ou d’un âge plus avancé ;
  • Essayez d’emporter avec vous un livre bien illustré que vous ne craignez pas d’exposer à une promenade en forêt : il vous permettra de vérifier les caractéristiques de tout champignon dont vous ne seriez pas familier ;
  • Vous pouvez recueillir des champignons dont vous n’êtes pas sûrs mais ramassez les complets – c’est-à-dire sans les couper, avec leur pied en entier –, évitez de les mélanger avec le reste de la récolte pour les retrouver plus facilement, et amenez-les à votre pharmacien. Sa solide culture mycologique lui permettra de vous rassurer totalement en vous faisant écarter les espèces douteuses.

Enfin, n’oubliez pas que tous les champignons d’une même famille ne sont pas comestibles. Certains lactaires sont savoureux, d’autres peuvent entraîner des troubles digestifs très désagréables. Il en va de même pour certaines russules et même pour des cèpes qui appartiennent à la famille des bolets. Sachez enfin que le coprin chevelu et son cousin le coprin noir d’encre, qui poussent en abondance sur le bord de nos chemins, sont l’un et l’autre des champignons délicieux… à condition de les consommer sans y associer d’alcool. Car ils deviennent alors vénéneux. Alors prudence et… bon appétit.

  • Source : le Fil de la FIP, 24 septembre 2003

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