Champignons : les intoxications graves en hausse
23 octobre 2017
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Depuis le début du mois de juillet, 32 cas d’intoxications graves liés à la consommation de champignons ont été relevés. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale, enregistrée à cette même période tous les ans. Le point sur les recommandations pour une cueillette et une préparation en toute sécurité.
Début juillet, la période de surveillance des intoxications alimentaires provoquées par les champignons a commencé en France. Depuis cette date, 32 cas d’intoxications graves ont été répertoriés parmi les 1 179 signalements. Parmi eux, « 20 correspondent à un syndrome phalloïdien, caractérisé par des signes digestifs survenant en moyenne 10h à 12h après la consommation de champignons ». Sans traitement, cette infection peut déclencher une atteinte hépatique mortelle. Elle provient de l’ingestion « d’amanites (phalloïde, vireuse…), des petites lépiotes ou de galères*.
Suivez le guide !
L’Anses, la Direction générale de la Santé et les Centres Antipoison livrent quelques conseils pour bien choisir et préparer vos champignons :
« ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles » ;
« au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne consommez pas la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés »;
« cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ; ne cueillez pas les champignons près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) » ;
« séparez bien par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ; déposez les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement » ;
« lavez-vous soigneusement les mains après la récolte » ;
« conservez les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et consommez-les dans les deux jours au maximum après la cueillette » ;
« consommez les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et ne les consommez jamais crus » ;
« ne proposez jamais de champignons cueillis à de jeunes enfants. »
Comment réagir en cas d’intoxication ?
Pendant la cueillette, pensez à prendre en photo les champignons cueillis, avant la cuisson. En cas d’intoxication, ces clichés serviront au pharmacien ou au médecin du centre antipoison à « orienter la bonne prise en charge ».
Par ailleurs, si un ou plusieurs symptômes apparaissent (par exemple, des épisodes de diarrhées, des vomissements, des nausées, des tremblements, des vertiges ou encore des troubles de la vue), appelez tout de suite le 15 ou le centre antipoison de votre région (liste complète en cliquant ici), en précisant bien sûr que vous avez mangé des champignons.
A noter : les symptômes apparaissent en général dans les 12 heures suivant la consommation, et l’état de santé de la personne peut s’aggraver rapidement. Mieux vaut donc « noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et conserver les restes de la cueillette pour identification ».
*champignon mortel contenant de l’amatoxine
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Source : Direction générale de la Santé, Anses, Centres antipoison, le 20 octobre 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet