Changement climatique : et ma santé ?

24 novembre 2015

A quelques jours de l’ouverture de la 21ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21), la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) se penche sur les nouveaux défis à relever en matière de santé publique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la partie est loin d’être gagnée.

Le changement climatique se traduit en premier lieu par un réchauffement : la température moyenne du globe a déjà augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012. Selon les auteurs du BEH, « en France métropolitaine, une hausse des températures moyennes comprises entre 0,6°C et 1,3°C est attendue sur la période 2021-2050 avec un réchauffement plus marqué dans le Sud-Est. » 

Des impacts directs sur la santé

Bien entendu, la chaleur présente un risque sanitaire immédiat. Rappelons simplement à titre d’exemple les canicules de 2003, 2006 et 2015 qui ont respectivement causé 15 000, 2 000 et 3 300 décès. Selon les rédacteurs du Bulletin, « trois quart des jours chauds observés depuis 1850 sont dus au changement climatique ». Rien que ça.

Aujourd’hui, les mesures adoptées sont d’ordre « immédiat » (comme les plans canicules). Mais à l’avenir, nombre d’éléments devront être repensés « comme l’habitat ou l’aménagement des villes ». Avec naturellement les questions inhérentes à cette problématique (comme le coût…).

Quid des impacts indirects ?

Le changement climatique induit des modifications des écosystèmes, des bouleversements économiques et sociaux. Lesquels se répercuteront immanquablement sur la santé. Tout cela entraînera par exemple des évolutions dans le développement des allergies… Sans compter des conditions climatiques favorables à l’extension des vecteurs de maladies tropicales (chikungunya…) ou des espèces végétales à risque (ambroisie…).

Alors, que faire ? Quelques exemples montrent qu’il est aujourd’hui possible de quantifier les impacts sanitaires à venir en fonction des politiques actuelles. Ainsi, en limitant l’usage des véhicules individuels et en privilégiant les « transports actifs » (transports en commun, marche, vélo), chacun peut améliorer sa santé mais aussi contribuer à réduire les gaz à effet de serre (GES).

Par exemple, à Londres, en 2030, le remplacement des trajets en voiture pourrait faire gagner chaque année 7 332 années de vie sur l’ensemble de la population londonienne. Une autre étude britannique a estimé que l’adoption, par l’ensemble de la population, d’un régime avec une consommation réduite de viande et conforme aux recommandations nutritionnelles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) permettrait une baisse des GES de l’ordre de 17% et pourrait augmenter l’espérance de vie moyenne de 8 mois dans les 30 prochaines années.

Vous l’avez compris, le changement climatique joue un rôle non négligeable sur notre santé. Pour bien l’appréhender, il est urgent d’avoir saisi 3 idées qui se déclinent dans le temps :

  • Passé: L’impact sanitaire est depuis longtemps une réalité ;
  • Présent: Des mesures actuelles seront bénéfiques à la fois pour la santé et le climat ;
  • Futur: Des mesures d’adaptation et d’atténuation sont indispensables pour contrer le danger.
  • Source : BEH 38-39, 24 novembre 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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