Chikungunya, dengue : un nouveau vecteur découvert ?
27 septembre 2013
Stegomyia pia mâle, appartenant à la nouvelle espèce présumée vectrice de la dengue et du chikungunya à Mayotte ©IRD V.Robert
Une équipe de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) vient d’identifier une nouvelle espèce de moustique à Mayotte. Celle-ci pourrait en outre être un vecteur de la dengue et du chikungunya. Son nom, Stegomyia pia.
Les chercheurs ont passé au crible l’ensemble de l’île de Mayotte. Leur objectif : établir l’inventaire complet des espèces mahoraises. Au total, ils en ont répertorié 4 appartenant à la famille Stegomyia, dont une jusque-là inconnue qu’ils ont baptisé Stegomyia pia.
Ce dernier recèle un potentiel de transmission, de maladies virales, telles que la dengue et le chikungunya qui sévissent dans l’océan Indien et le Pacifique. En réalité, il appartient au même groupe que les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus. « Celui-ci réunit des espèces très proches sur les plans morphologique et physiologique ainsi que pour de nombreux traits de vie », souligne l’IRD dans un communiqué.
Problème, l’inventaire ayant été réalisé essentiellement sur les stades larvaires aquatiques et hors période épidémique, les scientifiques n’ont pas pu démontrer la capacité vectorielle de Stegomyia pia. Mais la présomption qui pèse sur cette nouvelle espèce est forte.
« Cette découverte permet de mieux connaître les moustiques à combattre, leurs particularités et leurs habitudes, notamment alimentaires », indique l’IRD. L’objectif est de prévenir le risque de transmission des maladies. L’équipe de recherche évalue désormais la compétence vectorielle de ce moustique et les préférences des femelles adultes pour leur repas de sang.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot