Chikungunya : les pouvoirs publics ont du retard à l’allumage

08 février 2006

Avec 50 000 victimes du Chikungunya à La Réunion, la guerre au moustique est déclarée. La désinsectisation des bâtiments publics est en cours, alors qu’un enfant porteur du virus est décédé le 13 janvier. Curieusement, aucune autopsie n’a été pratiquée.

La situation sanitaire sur l’Ile est préoccupante. Jusque-là considéré comme une maladie certes handicapante et douloureuse mais qui n’engage pas le pronostic vital, le Chikungunya serait en train d’acquérir le statut d’affection mortelle… Un petit de 10 ans, malade et sans aucune autre pathologie détectée, est décédé le 13 janvier après 24 heures d’hospitalisation. Une mort foudroyante, qui pose la question de la virulence et de la létalité de ce virus transmis par le moustique.

Le problème, c’est qu’aucune autopsie n’a été pratiquée, faute du feu vert des parents de la victime. “L’enfant est mort tout en ayant été infecté par le virus du Chikungunya. Aucune autre pathologie n’a été détectée“, précise-t-on au ministère de la santé. Un diagnostic par défaut, donc. Mais un diagnostic pour le moins léger, sachant que les enjeux concernent 700 000 Réunionnais ! Car jusque-là, toute la stratégie de prévention mise en oeuvre par les autorités reposait précisément sur une certitude apparemment infondée : le Chikungunya ne tue pas. Et si le virus avait muté ?

Une investigation plus approfondie semblait donc couler de source… Pas pour le ministère. “La législation permet de passer outre le refus d’autopsie. Mais nous considérons qu’une telle initiative n’était pas justifiée. Elle l’aurait été si elle procurait un avantage au traitement de l’épidémie. L’enfant est mort et enterré, laissons la famille en paix“. Quant aux vivants…

Pour tout renseignement complémentaire, la DRASS met à disposition un numéro vert, au 0800 110 000. Mais là encore l’opération sent le cafouillage. Ce numéro supposé répondre aux attentes et angoisses de la population n’était accessible jusqu’à lundi, qu’aux heures et jours ouvrables. Heureusement, le ministère a remédié hier matin à cette drôle de situation. Il est désormais permis de se poser des questions “7 jours sur 7“. Mais seulement “de 7h30 à 19h“. Il ne faut pas abuser, non plus…

  • Source : ministère de la santé, 7 février 2006

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