Chirurgie du genou: le retour au travail, affaire de motivation
13 janvier 2011
Aimer son travail, cela aide à se remettre d’une intervention chirurgicale lourde. Des chercheurs américains ont observé ce phénomène chez des patients qui avaient été opérés pour une prothèse totale du genou. Plusieurs facteurs favorisent cette motivation personnelle. Mais la volonté ne fait pas tout. La réussite de l’intervention sur le plan technique, est évidemment primordiale.
« La motivation personnelle à retourner travailler pourrait être le facteur le plus important d’une récupération rapide après prothèse totale du genou », assure Joseph F. Styron, de la Case Western Reserve University de Cleveland, dans l’Ohio. Pour étayer son analyse, il a étudié le cas de 162 patients. Ces derniers ont dû répondre à toute une série de questions portant sur leur condition physique, leur niveau de responsabilité dans le cadre professionnel, et leur motivation à retrouver leur poste.
Mais avant la motivation, vient l’opération. « Le seul facteur de réussite et de récupération rapide d’une autonomie post-opératoire est d’abord chirurgical » assure le Dr Michel Assor, chirurgien orthopédiste à Marseille. « Un mauvais positionnement de la prothèse – qui est fréquent – entraîne inévitablement des douleurs du genou à la marche. Quelle que soit la motivation du patient, il lui sera difficile ‘d’oublier’ son genou », précise-t-il.
Critères de motivation
Si l’opération est une réussite et surtout si « une technique mini-invasive a pu être pratiquée, sans sectionner le muscle du quadriceps, la motivation personnelle est de grande influence ». Entrent alors en jeu plusieurs facteurs. L’intérêt pour le poste, le niveau de responsabilité ou encore l’importance accordée au travail… « Un patient ayant un poste à responsabilité ou patron d’une entreprise, sera plus précoce dans sa reprise du travail qu’un autre, dont la prothèse aura été posée à la suite d’un accident du travail », analyse le Dr Assor.
L’équipe de Joseph F. Styron a également identifié d’autres facteurs favorisant un retour plus précoce à la vie professionnelle : « être une femme, avoir un travail peu physique, être travailleur handicapé et bénéficier d’une situation émotionnellement stable avant l’opération ».
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Source : American Academy of Orthopaedic Surgeons, 5 janvier 2011 ; interview du Dr Michel Assor, orthopédiste à Marseille, 5 janvier 2011