Chirurgie : opérez en musique !

11 août 2015

A quel point la musique stimule le cerveau et mobilise la motricité fine ? Pour le savoir, des chercheurs britanniques ont observé des chirurgiens opérant sur fond sonore. Lesquels se sont avérés plus enclins à la concentration comparés aux médecins pratiquant dans le silence.

Lancer son lecteur mp3 ou sa playlist favorite. Voilà une habitude que pourrait prendre certains chirurgiens sans prendre de risque. Si la musique est souvent associée à l’évasion et à l’apaisement, elle est aussi source de stimulation. Pour évaluer l’effet des décibels quand il s’agit de se concentrer, des chercheurs britanniques se sont rendus au bloc opératoire.

Au total, quinze chirurgiens plastiques se sont prêtés à l’expérience. A l’évidence le test ne se pratiquait pas pendant l’opération d’un patient, mais à partir de pieds de porcs sur lesquels les chirurgiens devaient refermer plusieurs incisions. Ce support animal étant la texture qui se rapproche le plus de la peau humaine.

Deux groupes ont été formés. Le premier a opéré dans le silence, le second en musique. Le lendemain, les rôles ont été inversés. Puis ce même enchaînement a été répété une seconde fois. Résultat, « la musique améliore la vitesse d’exécution des gestes sans pour autant perdre en précision », affirment les auteurs dans la revue Aesthetic Surgery Journal. Le temps de l’incision en chanson s’est en moyenne réduit de 7% comparé aux chirurgiens opérant dans le silence.

Des jeunes médecins moins sensibles à la musique ? Place à l’ancienneté, il semblerait que la musique fasse davantage effet chez les médecins expérimentés, lesquels mettaient 10% de temps en moins à opérer, contre 8% pour les plus jeunes.

Certes cette étude ne comprend qu’une petite cohorte de 15 médecins. Les chercheurs se sont donc bien gardés d’affirmer que la musique est à recommander au bloc opératoire. Chez les chirurgiens juniors notamment, « elle peut constituer  un véritable parasite au lieu de stimuler la concentration comme c’est le cas chez les anciens plus sujets à la routine du geste ». Pour ces chirurgiens plus aguerris, « cette piste peut  réduire le temps d’anesthésie générale et donc limiter le risque d’effets indésirables que sont les nausées, les vomissements mais aussi les hypothermies et les infections ». Raison pour laquelle les scientifiques souhaitent à l’avenir évaluer ce gain de temps au bloc opératoire en fonction du genre de musique écouté.

  • Source : Aesthetic Surgery Journal, le 10 juillet 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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