











Accueil » Médecine » Maladies cardiovasculaires » Cholestérol : 50 ans après, des notions nouvelles…
Quand dans les années 50, les premières mesures de cholestérol ont été effectuées auprès des populations occidentales, elles ont toujours porté sur des groupes sédentaires et bien nourris. Mais ça n’a pas duré… En fait, plus le cholestérol a été dosé dans d’autres populations du globe, plus les médecins se sont rendu compte que les 2,5 g/l initialement considérés comme une valeur normale n’avaient rien de normal !
« En effet, ajoute en souriant le Dr Pascale Benlian (hôpital Saint Antoine, Paris) « si l’on observe les peuples de chasseurs cueilleurs, ils ont des niveaux de cholestérol bien inférieurs à ceux des occidentaux. Et le fait que tous les animaux de la planète aient des taux de cholestérol qui représentent la moitié de ce que nous considérons comme ‘normal’ chez l’occidental moyen nous laisse penser que peut-être… la normale doit être bien plus basse que ce que l’on constate. »
Jusqu’au début des années 80, il était couramment admis que seul un excès caractérisé de cholestérol – soit un taux supérieur à 2,2 g/l – était porteur d’un risque d’athérosclérose. En fait, ce seuil n’explique pas tout. Et notamment pas le fait que certains patients présentent des dépôts de cholestérol dans leurs artères, bien que leur taux de cholestérol sanguin soit rigoureusement conforme à la « normale » reconnue… Ainsi donc, l’athérosclérose serait en fait le résultat de phénomènes bien plus complexes qu’un simple excès de graisse dans le sang…
Une étude nouvelle, l’étude HPS – pour Heart Protection Study – a provoqué l’effet d’un « pavé dans la mare. » Un pavé qui, pour reprendre l’expression de Pascale Benlian, « a tordu le cou à la notion de cholestérol ‘normal’. Cette étude menée avec la simvastatine est passionnante car elle s’est intéressée à des gens très exposés au risque d’athérosclérose. Elle a montré que la notion de cholestérol ‘normal’ est très relative et qu’il faut lui préférer la notion de vulnérabilité des artères vis-à-vis du cholestérol, quel que soit son niveau. Autrement dit, on ne doit avoir (dans le sang) que le cholestérol qu’on est capable de supporter. » D’où l’intérêt chez des patients à risque cardiovasculaire, d’assurer la prise en charge du cholestérol sans tenir compte de son niveau initial.
Source : Association Sommeil Travail Vigilance 81 (SVS 81)
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