Cholestérol : il y a urgence à le faire baisser

16 septembre 2005

Si le niveau de risque cardiovasculaire est conditionné par 200 facteurs différents (pas moins !) le LDL-cholestérol est le premier de la liste. D’ailleurs, toutes les études démontrent qu’en le faisant baisser, on se protège contre les maladies cardiaques.

Selon l’OMS, elles sont à l’origine de 17 millions de morts chaque année. Une véritable hécatombe, et la première cause de mortalité en France. Aujourd’hui, la surveillance du cholestérol se fait en ayant l’oeil rivé sur le LDL ou “mauvais” cholestérol, que les recommandations officielles veulent toujours plus petit. Pour les patients à haut risque, il ne doit pas excéder 1 g/l ! Sus donc au cholestérol !

Mais une récente étude montre que les malades dont le risque cardiovasculaire est le plus fort sont également ceux qui ont le plus de difficultés à le faire baisser. Pire, la valeur cible de LDL-cholestérol est de moins en moins bien atteinte au fur et à mesure que le risque cardiovasculaire augmente. Ainsi, les trois quarts de ceux qui avaient pourtant déjà été victime d’une maladie cardiovasculaire n’atteignaient pas la valeur recommandée par leur médecin. Et l’étude prouve également que le taux d’accident cardiaque est multiplié par trois, lorsque la valeur cible de LDL-cholestérol n’est pas atteinte au long cours (observation sur trois ans).

Les auteurs jugent la situation “alarmante“. Et ils concluent qu’une “approche plus agressive” pour réduire le cholestérol est indispensable. En particulier pour ces patients à haut risque. C’est donc le branle-bas de combat contre le cholestérol ! L’armement est connu, avec un régime pauvre en graisses animales et une activité physique régulière. Puis si cela ne suffit pas, il faut sortir l’artillerie des médicaments. En première ligne, les statines. Elles pilonnent la production du cholestérol au niveau du foie, une des principales portes d’entrée dans l’organisme. Et une nouvelle arme, l’ezetimibe, est capable de faire un tir de barrage au niveau de sa deuxième porte d’entrée, l’absorption par l’intestin. Tout le problème avec l’excès de cholestérol, une maladie longtemps sans symptômes, c’est de ne pas rester avec l’arme au pied.

Sources : Ineffectiveness of lipid-lowering therapy in primary care. E Van Ganse & al. British Journal of Clinical Pharmacology. 2005; Long term achievement of the therapeutic objectives of lipid-lowering agents in primary prevention patients and cardiovascular outcomes: an observational study. Atherosclerosis, 2005.

  • Source : British Medical Journal, Vol.331, n°7513

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