Chutes des personnes âgées : quels sont les facteurs de risques… et comment les éviter ?
09 juin 2023
Chaque année, les chutes ont de graves conséquences chez les plus de 65 ans. Pourtant, de nombreuses mesures peuvent les prévenir. A commencer par l’identification des facteurs de risques.
Les risques de chute augmentent avec l’âge. Ainsi, 30 % des plus de 65 ans tombent au moins une fois par an. Et souvent les causes sont multifactorielles.
Une marche perturbée
Avec l’avancée en âge, la marche, activité quasi-automatique, peut être perturbée par divers facteurs. Ainsi les articulations peuvent-elles être touchées par une arthrose (genou, hanche…) ou une inflammation (comme dans le cas de la goutte) qui diminuent l’amplitude de mouvements et favorisent les chutes.
Certaines maladies (les suites d’un AVC, une sclérose en plaques, la maladie de Parkinson…) viennent paralyser une des deux jambes ou les deux ou encore provoquer des mouvements anormaux ou des tremblements. L’ostéoporose de son côté fragilise les os en les rendant plus poreux. Le squelette s’affaiblit.
Des changements corporels
En vieillissant, la masse musculaire diminue et les capacités physiques peuvent s’en trouver diminuées, favorisant ainsi les chutes. « Inversement, l’obésité, responsable de douleurs des pieds et des talons, d’une modification de la statique des pieds, d’une marche moins rapide, d’une diminution de l’agilité augmente le risque de chutes », note l’Assurance-maladie.
Des changements de perception
Après 65 ans, les sens sont eux aussi moins performants. Une baisse de l’acuité visuelle (DMLA, cataracte…) ne permet pas toujours d’éviter les obstacles. Tout comme une diminution de l’audition. Le système vestibulaire, dans l’oreille interne, s’altère avec le vieillissement, ce qui endommage l’équilibre. Par ailleurs, « les maladies de la mémoire et les troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer amènent les personnes à moins percevoir les risques et à se mettre en danger (un escalier glacé, monter sur une chaise instable) », prévient l’Assurance-maladie.
La prise de certains médicaments
Effets sédatifs, neurologiques, cardiovasculaires… Chacun de nous peut être confrontés aux effets indésirables de certains médicaments. Lesquels peuvent prendre de l’ampleur avec l’âge. En effet, l’élimination de certains médicaments par les reins ou par le foie tend à diminuer. Ainsi, les trois types médicaments le plus souvent en cause dans les chutes sont ceux à visée psychique (antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques, sédatifs et somnifères), les médicaments faisant baisser la tension artérielle (hypotenseurs et diurétiques) et les antidiabétiques.
Comment prévenir les chutes ?
Pour diminuer ce risque, l’objectif est de donner plus d’autonomie aux personnes gagnant en âge.
- Lutter contre la dénutrition : certaines carences nutritionnelles sont en partie responsables de la fragilité physique, de nombreux vertiges et de chutes. Il s’agit donc de s’assurer des bons apports nutritionnels journaliers et notamment en protéines pour limiter la fonte musculaire et la survenue d’une sarcopénie ;
- Renforcer les capacités motrices. En pratiquant une activité physique régulière. Enjeu : prévenir la perte de motricité ;
- Faire réexaminer régulièrement et méthodiquement par le médecin traitant l’intérêt de chacun des médicaments ;
- Atténuer les troubles sensoriels. En discutant avec le médecin de la nécessité d’un appareillage par des prothèses auditives et de lunettes ;
- Favoriser le port de bracelets connectés capables d’enregistrer les mouvements et de sonner en cas de chute pour une intervention la plus précoce possible des proches et/ou des secours.
- Adapter les espaces de vie en fixant (ou en supprimant) les tapis au sol pour éviter les trébuchements, en libérant un maximum d’espace (ôter tous les fils au sol) pour permettre à la personne de circuler, en enlevant tous les objets à risque de blessures en cas de chute, et en favorisant un éclairage suffisant. Optimiser la salle de bain avec des poignées d’accroche dans la douche, près des toilettes et un siège pour permettre à la personne de s’assoir devant le lavabo.