Cigarettes électroniques : prudente, l’OMS dit « non »
09 juillet 2013
L’OMS se montre très prudente sur le dossier “cigarette électronique”.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déconseille le recours à la cigarette électronique. Pour justifier sa position, elle met en évidence le manque de données scientifiques, relatives à la sécurité d’emploi et à l’efficacité de ce produit, en tant que méthode de sevrage.
L’OMS a mis en ligne sur son site Internet un Questions/Réponses sur ce qu’elle appelle « les systèmes électroniques de délivrance de nicotine ». Son objectif étant de répondre à deux questions principales :
- Les cigarettes électroniques sont-elles sûres sur le plan sanitaire ?
- Peuvent-elles être utilisées dans des perspectives de sevrage tabagique ?
Trop de nicotine ? Dans les deux cas, les réponses prennent clairement la forme d’un grand NON. « Les risques potentiels pour la santé des utilisateurs demeurent indéterminés », explique l’OMS. Laquelle fait référence aux « importantes concentrations de propylène glycol, un irritant bien connu ». Elle ne précise pas toutefois à partir de quelles doses l’ingestion de ce polluant devient toxique pour la santé…
Elle insiste surtout sur un autre polluant : la nicotine. Notamment sur le fait que les doses sont très variables d’un produit à un autre : de « 6 à 24 mg mais certaines cartouches peuvent en renfermer plus de 100 mg » ! Elle rappelle encore les dangers associés à la nicotine au point d’évoquer des risques d’empoisonnement, notamment chez les plus jeunes. « Qu’elle soit inhalée, ingérée ou au contact direct de la peau, la nicotine peut être particulièrement dangereuse pour certaines populations comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades cardiaques ». Et cela d’autant plus que « l’on ignore les doses délivrées, lesquelles varient selon les produits ».
Pour l’OMS, les cigarettes électroniques induisent également un faux sentiment de sécurité. « Comme elles ne rejettent pas de fumée issue de la combustion du tabac, leur utilisation est souvent considérée comme sûre par les consommateurs », plaide-t-elle.
Pas pour le sevrage. « L’efficacité des cigarettes électroniques dans des perspectives de sevrage n’a pas été démontrée de façon scientifique », enchaine l’OMS. « Quand elles sont utilisées à des fins de sevrage, elles délivrent la nicotine directement dans les poumons. Aucun des produits de sevrage approuvés comme les patches et les gommes à mâcher n’agit de la sorte ». Autrement dit, l’incertitude plane quant aux éventuels effets secondaires.
Conclusion de l’OMS: « D’ici à ce que ces systèmes électroniques de délivrance de nicotine ne soient considérés comme efficaces par une autorité compétente, il devrait être fermement déconseillé de les utiliser ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche