











En faisant retirer de la vente 50 millions dunités de Coca-Cola, le gouvernement a donné au principe de précaution une dimension sans précédent. Né au lendemain de laffaire dite du sang contaminé, ce principe vise à prendre toutes les mesures nécessaires à faire cesser un risque dès quil a été reconnu, si mal évalué soit-il. Les signes alarmants observés en Belgique et dans le Nord justifiaient-ils une décision si brutale et dapplication générale? Sans doute pas si lon sen tient aux seuls critères objectifs et quantitatifs: peu de victimes et des causes mal élucidées. Certains observateurs y voient une sanction contre le fabricant. Quil y ait volonté de sanctionner, cest probable. Mais la sanction nest peut-être pas dirigée contre une faute technique à proprement parler.
La marque dAtlanta paie sa manie bien connue du secret et même les tentatives – volontaires ou non? – daccréditer lidée quun « mauvais gaz carbonique » aurait pu provoquer ces malaises et ces perturbations du bilan sanguin parmi ses clients. Il ny a pas de mauvais ni de bon gaz carbonique car il est immuablement composé dun molécule de carbone pour deux doxygène. En revanche il peut y avoir pollution du produit ou de son conditionnement. Il est alors illusoire ou délictueux de chercher à le dissimuler. En dautres temps, Perrier avait beaucoup mieux géré ses circuits de vigilance industrielle. Pas si fou Il ny a pas de mauvais ni de bon gaz carbonique
Source : NEJM, vol. 342 ; n° 24, 15 juin 2000, 1773-7
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.