Coca: la sanction du secret

16 juin 1999

En faisant retirer de la vente 50 millions d’unités de Coca-Cola, le gouvernement a donné au principe de précaution une dimension sans précédent. Né au lendemain de l’affaire dite du sang contaminé, ce principe vise à prendre toutes les mesures nécessaires à faire cesser un risque dès qu’il a été reconnu, si mal évalué soit-il. Les signes alarmants observés en Belgique et dans le Nord justifiaient-ils une décision si brutale et d’application générale? Sans doute pas si l’on s’en tient aux seuls critères objectifs et quantitatifs: peu de victimes et des causes mal élucidées. Certains observateurs y voient une sanction contre le fabricant. Qu’il y ait volonté de sanctionner, c’est probable. Mais la sanction n’est peut-être pas dirigée contre une faute technique à proprement parler.

La marque d’Atlanta paie sa manie bien connue du secret et même les tentatives – volontaires ou non? – d’accréditer l’idée qu’un « mauvais gaz carbonique » aurait pu provoquer ces malaises et ces perturbations du bilan sanguin parmi ses clients. Il n’y a pas de mauvais ni de bon gaz carbonique car il est immuablement composé d’un molécule de carbone pour deux d’oxygène. En revanche il peut y avoir pollution du produit ou de son conditionnement. Il est alors illusoire – ou délictueux – de chercher à le dissimuler. En d’autres temps, Perrier avait beaucoup mieux géré ses circuits de vigilance industrielle. Pas si fou… Il n’y a pas de mauvais ni de bon gaz carbonique

  • Source : NEJM, vol. 342 ; n° 24, 15 juin 2000, 1773-7

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