Comment aider les dyspraxiques à contrôler leur attention ?
10 octobre 2019
Billion Photos/shutterstock.com
Des chercheurs Inserm mènent plusieurs travaux dans le but d’aider enfants et adultes dyspraxiques à mieux contrôler leur capacité de concentration et d’attention. Un effort parmi d’autres pour appuyer l’intégration de ces personnes dans la société. Zoom à l’occasion de la Journée nationale des Dys ce 10 octobre 2019.
La dyspraxie appartient aux troubles dys, comme la dyslexie ou la dysorthographie. Elle se caractérise par une incapacité à focaliser son attention. Ainsi, ce trouble empêche de coordonner et d’automatiser des gestes du quotidien. Par conséquent, l’automatisation de l’écriture manuscrite est une acquisition quasi-impossible pour les enfants. Comment faire pour les aider ?
C’est justement pour améliorer le contrôle de l’attention que Jérémie Mattout, Emmanuel Maby et leur équipe du Centre de recherche en neurosciences de Lyon ont développé une approche thérapeutique à partir d’une interface cerveau-machine non invasive. « Grâce à un électro-encéphalogramme qui mesure l’activité électrique des neurones, les chercheurs se sont intéressés à un marqueur spécifique de l’attention : l’onde P300 ». Cette onde cérébrale « a pour particularité d’apparaître sous la forme d’un pic dans l’électroencéphalogramme, environ 300 millisecondes après que le sujet ait reconnu un événement attendu », précisent les chercheurs.
Un jeu vidéo pour apprendre à se concentrer
Pour tester l’effet de cet entraînement chez ces enfants, les scientifiques ont utilisé le jeu, et plus précisément un grand classique : le Puissance 4*. Une déclinaison sous forme de jeu vidéo a été développée pour cette étude, en collaboration avec la société Blacksheep Studio.
Comment ça marche ? « L’enfant est assis face à l’écran d’ordinateur et des flashs lumineux apparaissent au niveau des différentes colonnes du jeu. Si l’enfant est suffisamment concentré sur celle où il veut placer son pion, cela génèrera une onde P300 instantanément reconnue par l’ordinateur qui le positionnera à l’endroit souhaité », expliquent les auteurs. « En revanche, s’il est distrait, il ne pourra pas contrôler le jeu et perdra alors la partie. »
Une étude clinique est actuellement menée sur une cinquantaine d’enfants. « Si cet entraînement ludique s’avère efficace, cela constituerait une thérapie prometteuse comme alternative ou complément aux médicaments psychostimulants actuellement utilisés et qui peuvent déclencher certains effets secondaires néfastes (trouble du sommeil, retard de croissance, manque d’appétit…) », conclut l’Inserm.
A noter : cette année, la journée nationale des Dys est élaborée sur le thème : « Une société inclusive pour les Dys ? des droits pour tous ! »
*le but du jeu est d’aligner 4 jetons de la même couleur en colonne verticale, horizontale ou en diagonale
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Source : Inserm, 4 septembre 2019 – Fédération française des Dys, octobre 2019
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet