Comment en finir avec la phobie sociale ?

19 février 2025

Dans l’Antiquité, Hippocrate en parlait déjà, sous forme de « mélancolies » et autres « troubles des humeurs ». Pour Freud, au XIXe siècle, il était davantage question « d’inhibition sociale ». La phobie ou trouble d’anxiété sociale (TAS) existe depuis la nuit des temps. Mais de quoi s’agit-il précisément ?

L’Académie nationale de médecine définit la phobie sociale comme une « crainte accentuée et persistante d’être exposé à l’observation attentive d’autrui, notamment dans des groupes restreints ». Une crainte irrationnelle et inexpliquée du jugement d’autrui. Le patient ou la patiente tend à anticiper le regard comme l’opinion de l’autre et à les considérer comme dévalorisants…

La peur des interactions sociales

Le trouble d’anxiété sociale (TAS) prend donc la forme d’une anxiété qui « se présente ou se manifeste face à des situations impliquant des interactions sociales ou à risque d’interaction sociale », explique Amina Chettah, dans sa thèse de pharmacie (Université de Lorraine), consacrée à ce sujet. Qu’elles soient spécifiques comme le fait de devoir s’exprimer en public ou passer examen oral. Ou du quotidien : prendre un café en terrasse, se rendre dans des toilettes publiques, aller à un cours au lycée, au collège ou à l’université…

Vie sociale entre parenthèses

Certaines personnes redoutent également le fait de devoir soutenir le regard de l’autre ou même d’être vue en train de rougir. Les conséquences sont donc potentiellement dévastatrices puisque cette anxiété est susceptible d’atteindre tous les pans de la vie sociale, professionnelle, personnelle.

Un isolement

Selon l’Académie nationale de médecine, le trouble d’anxiété sociale serait aussi fréquent chez l’homme que chez la femme. Il débute « généralement à la puberté ou plus tôt » et se caractérise donc par l’évitement des situations sociales anxiogènes. Voilà pourquoi, il peut « aboutir à un isolement presque total et s’associer à des épisodes dépressifs, voire suicidaires ».

Quelle prise en charge ?

La prise en charge repose à la fois sur la prise de médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques…), prescrits par un médecin. Mais aussi sur une approche comportementale et cognitive, réalisée par un professionnel (psychologue…). A travers donc une thérapie dite cognitive et comportementale (TCC) dont le but est d’améliorer la qualité de vie et de diminuer ses symptômes anxieux.

  • Source : Académie nationale de médecine - Amina Chettah. Trouble d’anxiété sociale: physiopathologie, prise en charge, moyens thérapeutiques et approche pendant la crise Covid-19. Sciences pharmaceutiques. 2023

  • Ecrit par : David Picot - Edité par Emmanuel Ducreuzet

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