Comment la prématurité impacte le développement neurologique de l’enfant ?

29 avril 2021

Chaque année en France, 55 000 bébés naissent prématurément. Une situation qui impacte le neuro-développement de l’enfant en grandissant. Mais à quel point ?

prématuré

En France, la prématurité est la première cause de mortalité néo natale et est responsable de la moitié des handicaps d’origine périnatale. Mais il existe plusieurs degrés de prématurité. Nés entre 24 et 26 semaines d’aménorrhée révolues, les enfants sont considérés comme extrêmes prématurés. Entre 27 et 31 semaines, ils sont considérés comme grands prématurés. Et comme modérément prématurés entre 32 et 34 semaines.

Si la prématurité peut avoir un impact sur la santé, à quel point interfère-t-elle avec le développement neurologique de l’enfant. C’est pour le savoir qu’une équipe française* a suivi plus de 3 000 enfants nés prématurément entre avril et décembre 2011**.

Les difficultés des enfants…

L’étude révèle que plus la prématurité est grande, plus les enfants présentent de difficultés du neuro-développement (difficultés motrices, de la vision, de l’audition, ou des déficiences intellectuelles). Alors que 27% des enfants nés extrêmes prématurés avaient des difficultés sévères ou modérées, 19% de ceux nés grands prématurés présentaient des difficultés de même type, contre 12% des enfants modérément prématurés. Ainsi, plus la prématurité est importante, plus la scolarité de l’enfant nécessite d’être adaptée.

… l’inquiétude des parents

L’enquête souligne également la nécessité de proposer aux familles un accompagnement coordonné, à la fois médical, éducatif et social. Car même lorsque le développement de l’enfant est considéré comme normal, les parents semblent présenter un degré d’inquiétude supérieur à la moyenne.

Les auteurs rappellent que « la fréquence de ces difficultés nécessite un suivi rapproché dans des réseaux structurés pour les repérer précocement et mettre en place des interventions à une période où la plasticité cérébrale est maximale ». Selon eux, « il est important de souligner que le développement à un âge donné n’est pas figé, que le cerveau de l’enfant est encore en pleine évolution, et que les difficultés observées peuvent être prises en charge et accompagnées ».

*Inserm-Université de Paris EPOPé – « Equipe de Recherche en Épidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique », du Centre de Recherche Epidémiologie et Statistiques (CRESS, Unité 1153) et impliquant des équipes de l’AP-HP

**Ces enfants sont issus de l’enquête EPIPAGE-2, une enquête incluant au départ 5 170 enfants. Un travail qui offre aujourd’hui suffisamment de recul sur le devenir neuro-moteur, sensoriel, cognitif, comportemental… d’enfants nés prématurément

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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