Comment les interactions sociales nous maintiennent en bonne santé

06 janvier 2025

Une étude sino-britannique révèle que les interactions avec les amis et la famille peuvent renforcer notre système immunitaire et nous maintenir en bonne santé. Elles réduiraient ainsi les risques de maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2…

Il apparaît de plus en plus évident que l’isolement social et la solitude ouvrent la porte à une mauvaise santé et à une mort précoce. Ces deux situations augmentent notamment la fragilité mentale favorisant la dépression ou le déclin cognitif.

Malgré les preuves accumulées, les mécanismes sous-jacents par lesquels les relations sociales ont un impact sur la santé restent difficiles à cerner. C’est la tâche à laquelle s’est attelé une équipe dirigée par des scientifiques de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, et de l’Université Fudan, en Chine.

« Une façon d’explorer les mécanismes biologiques consiste à observer les protéines circulant dans le sang », expliquent-ils dans leur travail publié dans la revue Nature Human Behaviour.

Une question de protéines

Partant de ce principe, ils ont examiné les « protéomes », c’est-à-dire l’ensemble des protéines, dans des échantillons de sang de 42 000 adultes âgés de 40 à 69 ans participant à la UK Biobank (un large base de données britannique).

Cela leur a permis d’observer quelles protéines étaient présentes en plus grande quantité chez les personnes socialement isolées ou seules, et comment ces protéines étaient liées à une mauvaise santé. Ils ont ainsi identifié 175 protéines associées à l’isolement social et 26 protéines à la solitude. Des protéines produites en réponse à une inflammation, à une infection virale ou encore liées aux maladies cardiovasculaires, au diabète de type 2, aux accidents vasculaires cérébraux et aux décès prématurés.

Ainsi, parmi les protéines identifiées, une se démarque particulièrement : l’ADM. Produite en plus grande quantité chez les personnes souffrant de solitude, elle est impliquée dans la régulation des hormones du stress et des hormones sociales comme l’ocytocine, souvent surnommée « l’hormone de l’amour ». D’après les auteurs, « plus les niveaux d’ADM sont élevés, plus le volume de l’insula, une région cérébrale nous permettant de ressentir ce qui se passe à l’intérieur de notre corps, est faible. »

D’autres protéines à des niveaux plus élevés ont été observées comme l’ASGR1. Laquelle est associée à un taux de cholestérol plus élevé et à un risque accru de maladie cardiovasculaire.

« Ces résultats soulignent l’importance des contacts sociaux pour notre santé », souligne la Pr Barbara Sahakian, du département de psychiatrie de l’université de Cambridge. « De plus en plus de personnes de tous âges déclarent se sentir seules. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé a décrit l’isolement social et la solitude comme un problème de santé publique mondial. Nous devons trouver des moyens de lutter contre ce problème croissant et de maintenir les liens entre les personnes pour les aider à rester en bonne santé. »

  • Source : Nature Human Behaviour

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils