Comment réagit le cerveau sous hypnose ?

08 avril 2021

En mettant nos neurones dans un état bien particulier, l’hypnose modifie le fonctionnement de notre cerveau. Au point de dérégler (pour la bonne cause et de façon transitoire !) la façon dont nos hémisphères traitent les informations. Explications.

Pratiquée pour remplacer une anesthésie locale, favoriser l’arrêt du tabac, apaiser un stress chronique, atténuer les symptômes de la dépression… quelle que soit son indication thérapeutique, l’hypnose vous plonge dans un état cérébral bien à part. Vous n’êtes pas franchement inconscient, vous ne dormez pas. Vous êtes plutôt à mi-chemin entre le voyage imaginaire, un certain détachement de votre corps et de lâcher prise de votre conscience.

« Dans un état d’éveil normal, les informations sont transmises dans différentes zones du cerveau. Ce mécanisme assure la flexibilité et les réponses adaptées aux stimuli externes », décrivent des scientifiques de l’Université de Turku (Finlande). Sous hypnose en revanche, les aires du cerveau se mettent à fonctionner chacune de leur côté, comme s’il n’y avait plus de communication entre elles. Voilà pourquoi une personne sous hypnose expérimente des phénomènes impossibles à éprouver dans un état d’éveil normal. C’est le cas des hallucinations. Pour le Dr Henry Railo, directeur de cette équipe de chercheurs, cette désynchronisation nous éclaire sur les mécanismes à l’œuvre dans l’hypnose, à cheval entre la neurologie et la physiologie.

Se laisser guider

Des chercheurs de l’Université de Stanford s’étaient aussi penchés sur ce sujet auprès de 36 volontaires très réceptifs à l’hypnose et de 21 autres qui ne l’étaient pas ou très peu. Tous les patients ont été observés par IRM fonctionnelle pendant 2 séances d’hypnose puis lors d’une tâche réalisée en plein éveil cérébral. Résultats, sous hypnose :

  • L’activité neuronale augmente dans une région du cerveau impliquée lorsque le sujet doit résoudre un problème. La preuve que la personne sous hypnose est comme absorbée par la séance sans se laisser parasiter par les éléments extérieurs ;
  • Les neurones de la flexibilité cognitive s’activent. Grâce à ce mécanisme, le cerveau est capable de contrôler tout ce qui passe dans le corps. Le patient peut alors se laisser guider par la voix de l’hypnothérapeute en ayant une conscience de soi diminuée (idéal pour arrêter de mouliner et ressasser les problèmes).

A terme, l’objectif sera de mieux comprendre les modifications du comportement sous hypnose, et donc adapter les techniques chez les personnes qui seraient peut réceptrices à cette méthode.

  • Source : Université de Turku (Finlande), le 26 mars 2021 - Cerebral Cortex, août 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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