Comment réduire son exposition aux substances chimiques dangereuses ?

15 novembre 2022

Une révision de la réglementation européenne sur les produits chimiques (Reach) devait avoir lieu début 2023. Mais, en raison du lobbying des industriels, les discussions sont reportées au minimum à la fin 2023. Les consommateurs européens continueront donc encore longtemps d’être exposés à des substances dangereuses pour la santé. Quelques conseils pour y être moins exposés.

Revêtements de sol, peintures ou tissus d’ameublement, appareils électriques, matériel informatique, smartphone, habitacles des voitures, meubles ou literie, contenants et emballages alimentaires, matériel de cuisine, vêtements et chaussures, fournitures scolaires, couches et jouets pour enfants, produits d’entretien, d’hygiène, produits solaires… TOUS les articles de notre quotidien peuvent contenir des substances très préoccupantes, que l’on sait être cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), perturbatrices hormonales (PE), très persistantes et très bioaccumulables (vPvB), persistantes, bioaccumulables et toxiques (PBT), immunotoxiques, neurotoxiques, ou toxiques pour des organes spécifiques ou encore allergisantes.

Ces substances sont bien identifiées – mais toujours autorisées, car les industriels ne peuvent ou ne veulent pas les remplacer par des substances moins dangereuses : PFAS, bisphénols, phtalates, benzophénones, microplastiques, retardateurs de flamme, hydrocarbures polycycliques (HAP) continuent donc de nous contaminer.

Pour limiter votre exposition

  • Chez vous, traquez la poussière à l’aspirateur et la serpillière humide : les polluants s’y déposent ! Lavez-vous souvent les mains !
  • Évitez les produits achetés en ligne à la provenance incertaine. Surtout s’il s’agit de jouets pour les enfants. De nombreux produits fabriqués en dehors de l’Europe ne sont pas contrôlés ;
  • Lisez les étiquettes, cherchez les informations sur la composition des produits ;
  • Fiez-vous aux labels qui garantissent l’absence de substances dangereuses préoccupantes dans les matériaux d’ameublement, vêtements, chaussures, matériel de cuisine, meubles, jouets, cosmétiques, produits ménagers : NF Environnement, Oeko-Tex, Nordic Swan, Spiel Gut, PEFC, Ange Bleu, Cosmebio…
  • Évitez les plastiques et tout ce qui peut en contenir : récipients pour conserver les aliments et vaisselle, mais aussi poêle à revêtement antiadhésif (sauf si garanti sans PFAS) ; barquettes de plats à emporter (à ne jamais faire chauffer au micro-ondes !), cannettes et boîtes de conserve, fast-foods emballés dans des papiers anti-graisse ou des cartons plastifiés (type carton à pizza)…
  • Méfiez-vous des produits issus de l’économie circulaire (comme certaines moquettes ou revêtements de sol), qui, parce qu’ils peuvent recycler de vieux plastiques, peuvent aussi continuer de faire circuler des polluants désormais interdits !

À savoir

Deux applications pour smartphone et un site internet peuvent être utiles au consommateur :

  • Scan4Chem, développée en partenariat avec l’Ineris (l’institut national de l’environnement industriel et des risques) interroge, à partir du scan du code-barre du produit, la base de données de Reach pour vous dire si le produit contient une substance préoccupante. Attention, seuls sont enregistrés les matériaux ou emballages, l’application n’incluant pas les mélanges tels produits ménagers ou d’hygiène, encres, peintures…
  • Beat the Microbead [en anglais], développée par la « Soup Plastic Foundation», analyse la composition de vos cosmétiques, pour vous dire s’ils contiennent des composants problématiques. Selon la fondation, 87 % des cosmétiques européens contiennent ainsi des microplastiques !
  • Le site hbm4eu développé par l’Union européenne permet d’en savoir plus sur les substances très préoccupantes et donne des moyens concrets permettant de réduire son exposition.
  • Source : Ineris, hbm4eu

  • Ecrit par : Clara Delpas - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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