Comment surmonter une rupture amoureuse ?

26 avril 2023

Amour ne rime pas systématiquement avec toujours. Les couples se font et se défont, souvent dans la douleur, pour celui qui quitte comme pour celui qui est quitté. C’est la rupture, parfois longue à digérer. Voici quelques pistes.

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La rupture amoureuse est souvent comparée au deuil : « la personne peut traverser plusieurs étapes : le choc, puis la dénégation et le retrait, suivi de la reconnaissance et la douleur, et conclure avec l’adaptation et le renouvellement. Bien entendu, plus la relation était significative, plus grand sera le deuil », indique le Centre d’aide aux étudiants de l’université de Laval, au Québec.

 En plus de l’impact psychologique, elle peut également affecter le corps : stress, troubles de l’appétit et du sommeil, jusqu’à des symptômes proches de ceux de l’infarctus du myocarde. C’est le Tako Tsubo, ou syndrome du cœur brisé, qui se manifeste par une sensation d’oppression, des douleurs dans la poitrine, des difficultés respiratoires et des palpitations. Dans les cas extrêmes, c’est la mort subite.

Trouble de stress post-traumatique ?

On l’aura compris, la rupture amoureuse n’est pas à prendre à la légère. Certains thérapeutes la considèrent et la traitent même comme un véritable traumatisme. Au Canada par exemple, les chercheurs Alain Brunet et Michelle Lonergan ont appliqué à des personnes venant de vivre une rupture amoureuse un protocole testé avec succès auprès de survivants des attentats de Paris et de Nice. Soit l’administration de propranolol, un bêtabloquant qui perturbe la réactivation des souvenirs douloureux et réduit les symptômes du stress post-traumatique.

Mais ce protocole ne fait pas l’unanimité chez les médecins. Alors pourquoi ne pas tester… un placebo ? C’est l’expérience menée en 2017 par des chercheurs de l’Université du Colorado. Ils ont voulu vérifier si le placebo, un traitement factice sans principe actif dont l’effet a été démontré dans la gestion de la douleur, de la maladie de Parkinson ou d’autres affections physiques, pouvait également être efficace dans le domaine émotionnel. Avec comme cobayes une quarantaine de volontaires ayant vécu une rupture amoureuse non désirée dans les six mois précédents.

Effet placebo

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs ont demandé aux participants de se munir d’une photo de leur ex et d’une photo d’un bon ami du même sexe. Ces images leurs ont été montrées alors qu’ils se trouvaient dans un appareil d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, afin de mesurer les réactions de leur cerveau. Ils ont également été soumis à une légère douleur physique, également évaluée à l’IRM.

Puis les chercheurs ont administré un placebo sous forme de spray nasal aux participants. La moitié d’entre eux a été informée qu’il s’agissait d’un analgésique puissant, efficace pour réduire la douleur émotionnelle, et l’autre qu’une simple solution saline était contenue dans le spray. Les participants sont ensuite retournés dans l’appareil d’IRM pour renouveler l’expérience.

Résultat : le groupe placebo a non seulement ressenti moins de douleur physique et s’est senti mieux sur le plan émotionnel, mais son cerveau a réagi différemment lorsqu’on lui a montré la photo de l’ex. Pour les chercheurs, cela signifie que les attentes et les prédictions (ici liées à l’effet placebo) ont une très forte influence sur ce que nous ressentons et sur ce que nous percevons. Ils conseillent donc aux personnes venant de vivre une rupture : « Faites tout ce que vous pensez pouvoir faire pour vous sentir mieux, cela vous aidera probablement à vous sentir mieux ».

  • Source : Université de Laval – Université du Colorado - Mars 2023

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche

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