Commotion cérébrale : un impact durable ?
30 août 2021
On ne compte plus les études qui alertent sur les dommages causés au cerveau par les chocs violents liés à la pratique de certains sports. Plus ces chocs sont répétés, plus les dégâts risquent d'être importants à long terme, indique une nouvelle étude portant sur de jeunes athlètes.
Ils ont une vingtaine d’années en moyenne et pratiquent des sports tels que le football, le volley-ball ou le football américain. Quelque 228 jeunes sportifs récemment victimes d’une commotion cérébrale ont bénéficié pendant un an d’un suivi de la structure de leur cerveau, destiné à comprendre l’impact à long terme des chocs inhérents à la pratique de ces sports.
Une partie de ces athlètes présentait en effet des antécédents de commotion cérébrale, cette blessure consécutive à un choc qui ébranle et perturbe le fonctionnement du cerveau. Sur le moment, la commotion peut occasionner maux de tête, nausées et vertiges, voire perte de connaissance. Et sur le long terme ? Et si ces chocs sont répétés ?
Effet cumulatif
C’est ce qu’ont voulu savoir les chercheurs pour leur étude, parue dans Neurology, la revue en ligne de l’American Academy of Neurology. Les scientifiques se sont particulièrement intéressés au cortex cingulaire et à la matière blanche présente dans le corps calleux, deux zones du cerveau particulièrement sensibles aux commotions cérébrales. Le cortex cingulaire coordonne les capacités sensorielles et motrices et le corps calleux permet le partage des informations entre les deux hémisphères du cerveau.
Après avoir soumis les athlètes à une série de scanners du cerveau, les scientifiques ont constaté que les athlètes examinés jusqu’à un an après une commotion et ayant subi d’autres commotions dans le passé présentaient une diminution plus marquée du flux sanguin dans le cortex cingulaire que les athlètes n’ayant subi qu’une commotion récente.
« Nos résultats suggèrent qu’un athlète ayant des antécédents de commotion cérébrale devrait être surveillé de près, car ces changements cérébraux subtils peuvent être aggravés par des blessures répétées », estime le Dr Tom A. Schweizer, l’un des auteurs de l’étude.
A savoir : Une étude récente a notamment établi une association entre la commotion cérébrale lorsqu’elle s’accompagne d’une perte de connaissance et une augmentation du risque de développer un handicap.
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Source : Neurology (American Academy of Neurology), consulté le 23 août 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Dominique Salomon