Commotion cérébrale : une perte de connaissance augmente le risque de handicap

31 mai 2021

Près de la moitié des personnes ayant souffert d’une commotion cérébrale avec perte de connaissance vivrait avec une forme de handicap physique. C’est le constat d’une équipe de Philadelphie.

« Une commotion cérébrale est une lésion causée par un choc qui peut perturber le fonctionnement du cerveau », définit l’hôpital d’Ottawa au Canada. Parfois elle est associée à une perte de connaissance. Les conséquences immédiates sont bien connues, et la prise en charge de cet accident bien rodée. Mais quelles sont les conséquences à long terme pour le cerveau ? Plusieurs études ont associé, chez des sportifs, la commotion cérébrale à des modifications de la substance blanche ou encore des séquelles neurologiques à long terme. Des chercheurs de la University of Pennsylvania Perelman School of Medicine de Philadelphie ont voulu plus précisément estimer l’impact de ce type d’accident au quotidien sur le long terme, notamment en évaluant le risque de vivre avec un handicap.

Pour ce faire, ils ont donc interrogé 7 390 personnes, âgées de 58 ans en moyenne, sur leur expérience en matière de commotion cérébrale avec perte de connaissance. Puis ils leur ont demandé si, dans un ou plusieurs domaines du quotidien, ils avaient des difficultés à réaliser leurs activités. Par exemple, avaient-ils du mal à cuisiner, s’habiller, manger, monter des marches, porter des objets lourds ? La force de leur poigne a aussi été testée. De plus, les scientifiques ont cherché à savoir si un frein physique, mental ou émotionnel les empêchait de travailler.

La mobilité altérée

Au total, 16% des participants avaient souffert d’une commotion cérébrale avec perte de connaissance. Parmi eux, près de la moitié, soit 47%, souffrait d’une forme de handicap, plus ou moins sévère au quotidien. « Si l’on rapporte cela à la population des Etats-Unis », notent les auteurs, « cela correspondrait à 11,4 millions de personnes. » Sans compter qu’« il s’agit sans doute d’une sous-estimation car notre étude n’inclut pas les personnes dans l’armée, les maisons de retraite ou les prisons, qui sont à grand risque de commotion cérébrale avec perte de connaissance », précisent-ils.

Dans le détail, les chercheurs ont relevé que le domaine dans lequel les participants souffraient le plus de handicap était la mobilité. Ils avaient notamment des difficultés à monter plus de 10 marches ou à se lever d’une chaise sans accoudoir. Le seul domaine qui n’a révélé aucun lien est la force de la poigne. « Si ce travail n’a pas pour vocation de montrer un lien de cause à effet, il révèle néanmoins une association entre une commotion cérébrale avec perte de connaissance et le risque de handicap », concluent les auteurs. Lesquels souhaitent que leurs résultats participent à une meilleure prise en charge des victimes sur le long terme.

  • Source : Neurology®, the medical journal of the American Academy of Neurology, mai 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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