Confinement, couvre-feu… les mesures contre le Covid-19 ont-elles été utiles ?
07 février 2024
Lors de la crise sanitaire du Covid-19, de nombreuses mesures inédites ont été mises en place. Confinement, couvre-feu ou fermetures d’écoles pour éviter les cas de transmission, d’hospitalisation et de décès. Trois ans après, quel bilan dresser ?
Jusqu’à présent, peu de données étaient disponibles pour mesurer l’efficacité des mesures mises en place pour freiner la propagation du Covid. Ce travail est pourtant primordial, ne serait-ce que pour se préparer à d’éventuelles nouvelles épidémies.
L’efficacité du confinement
C’est dans cet état d’esprit que des chercheurs de Bordeaux* ont, à partir d’un modèle mathématique, fait des estimations précises de l’effet des mesures de confinement, couvre-feu et vaccination. Leurs résultats montrent que « les mesures les plus restrictives telles que le confinement et le couvre-feu ont eu un effet important sur la réduction de transmission du virus. Le premier confinement a été le plus efficace avec une réduction de la transmission de 84 %. Un couvre-feu à 18h était plus efficace qu’à 20h (réduction de 68 % contre 48 %). » Leur simulation précise en outre qu’un confinement une semaine plus tôt aurait permis d’éviter 20 000 décès. « C’est évidemment une décision lourde de confiner tout un pays mais ces résultats peuvent contribuer à la prise rapide de décisions dans le cadre de résurgences épidémiques », précisent les auteurs.
Pour ce qui est des fermetures d’écoles, si leur effet s’est montré plus limité, « elles ont tout de même réduit la transmission de 15 %. »
La vaccination a sauvé des vies
Du côté des vaccins, leur absence aurait provoqué « 159 000 décès supplémentaires et 1,48 million en plus de cas d’hospitalisation en France ». Soit le double de décès car l’épidémie a causé 116 000 décès dans notre pays et entraîné 460 000 hospitalisations.
A noter : si les mesures d’éloignement ont indéniablement sauvé des vies, d’autres travaux mettent en évidence l’impact insidieux de la crise sanitaire sur la santé mentale (anxiété, pensées suicidaires…).
*Université et du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et du Centre Inria de l’université de Bordeaux, associés à des chercheurs canadiens de l’université de McGill (Montréal).