Confinement et santé des enfants : le facteur social aggravant

22 juin 2021

Très vite après le premier confinement, des effets néfastes sur la santé des enfants ont été pointés. Une nouvelle étude menée à Paris confirme l’impact de cette expérience dans la population infantile ainsi que chez les femmes enceintes. Et sans surprise, cet impact est fonction du contexte social.

Perte d’appétit, troubles du sommeil et du comportement… Les conséquences du premier confinement sur la santé physique et mentale des enfants font l’objet de nombreuses études. Un nouveau travail publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) confirme les effets délétères de cette expérience d’enfermement familial, en la différenciant selon les contextes familiaux et sociaux.

Deux enquêtes ont ainsi permis d’analyser les effets du confinement auprès du public de Protection maternelle et infantile* (enfants et femmes enceintes) et des enfants gardés en crèche** à Paris. Des facteurs tels que le type d’habitat (logement individuel habituel ou autre logement individuel, logement très social ou non…) ont notamment été pris en compte.

La précarité, un facteur aggravant

Les observations des auteurs sont cohérentes avec les études menées jusque-là : les effets du confinement sont conditionnés par le contexte social et familial. Plus les familles vivent dans des conditions difficiles, pires sont les conséquences. Ainsi, « les familles de l’enquête menée en crèches ont vécu le confinement dans de meilleures conditions (logement plus spacieux, présence du conjoint plus fréquente) que celles de l’enquête PMI », observent-ils. Ainsi, « au moins 20% des parents de l’enquête en crèche et 25% des parents de PMI ont déclaré un impact négatif du premier confinement sur les indicateurs étudiés de la santé des enfants. »

Parmi ces indicateurs, on peut signaler l’augmentation du temps passé devant les écrans, de la modification de l’appétit et les troubles du sommeil. Et sans surprise « la fréquence de certains indicateurs négatifs était plus élevée pour les familles en logement très social, comme par exemple l’apparition de troubles du sommeil ou de difficultés dans la relation avec l’enfant. »

Quant aux femmes enceintes, 68,8% ont déclaré avoir été « particulièrement inquiètes » pendant cette période. Parmi les causes de cette inquiétude, l’annulation de prestations de santé liées au suivi de grossesse pour 29,5% d’entre elles.

*par auto-questionnaire auprès du public en octobre 2020
**par voie informatique en novembre 2020

  • Source : BEH, juin 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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