Congeler ses ovocytes par simple précaution ?
13 décembre 2012
Pour un homme, congeler son sperme « pour le cas où », c’est possible. La conservation des ovocytes est, elle, soumise à des critères bien plus restrictifs, essentiellement liés à des raisons médicales. Alors même qu’une technique de congélation rapide très efficace, la vitrification, permet aujourd’hui une bonne conservation des gamètes mâles comme femelles. Le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF) estime donc que le droit à l’autoconservation sociétale des ovocytes – c’est le terme choisi – devrait être ouvert à toutes.
Contrairement à la technique de congélation lente, la vitrification permet aujourd’hui une conservation efficace des ovocytes. « Autorisée par la loi de Bioéthique de juillet 2011 pour raison médicale, elle est devenue courante lorsque la fertilité est menacée par un traitement, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie ». Pourtant, pour le CNGOF, « il n’y a pas de raison particulière pour que l’autoconservation de convenance des gamètes soit réservée aux hommes ».
En dehors de ces raisons médicales, « la loi prévoit de limiter l’autoconservation aux seules femmes qui accepteraient de donner une partie de leurs ovocytes », ajoute le collège. « Un chantage éthiquement inacceptable ».
Un âge limite à déterminer
Pour appuyer son point de vue, le CNGOF avance plusieurs arguments. « L’autoconservation est la seule méthode de traitement de l’infertilité, avec le don d’ovocytes, réellement efficace après 40 ans ». Or, la France souffre d’une pénurie du don de gamètes, poussant de nombreux couples à s’adresser à des cliniques à l’étranger.
De plus, « l’âge de la maternité ne cesse de reculer, et les femmes qui consultent pour infertilité sont de plus en plus âgées ». Pour autant, le collège « ne souhaite pas encourager les grossesses tardives ». Les risques pour la mère et l’enfant augmentent en effet dès 40 ans, puis encore davantage après 45 ans. Pourtant, si un âge limite pour l’utilisation des ovocytes congelés devrait être fixé, le CNGOF estime que « la congélation de convenance devrait être accessible à toutes les femmes, jusqu’à 35 ans ».