Constipation : pas de tisane de séné pour les enfants

04 avril 2018

Certaines tisanes sont indiquées dans le traitement de la constipation chez l’adulte. C’est le cas de la tisane de séné ou cassia angustifolia, une plante aux propriétés laxatives. Toutefois, comme le rappelle la Revue Prescrire, celle-ci est déconseillée chez les enfants, notamment s’ils portent encore des couches, en raison d’un risque de brûlures des fesses.

Au cours de l’année 2017, « le Centre régional de pharmacovigilance de Nancy a reçu deux notifications de brûlures du siège chez des jeunes enfants ayant reçu une tisane à base de feuilles de séné », indiquent les rédacteurs de la Revue Prescrire. Le premier a souffert de brûlures dont l’aspect était « similaire à des brûlures par un liquide chaud de 2e degré superficiel ». Hospitalisé pendant 9 jours, ses brûlures ont guéri sans séquelles.

L’autre enfant concerné, « un nourrisson âgé de 15 mois, a reçu une tisane à base de feuilles de séné (Médiflor n°7 contre la constipation passagère) pendant 8 jours, à la dose d’un sachet par jour ». Or au terme de ce délai, « l’enfant a été hospitalisé en raison d’une brûlure du siège, avec deux plages de surinfection », précise la Revue Prescrire. Après une hospitalisation de 18 jours dans un service spécialisé, « les lésions de brûlures et les abcès ont guéri sans séquelle ».

Attention aux plantes irritantes

Afin d’éviter de telles situations, les rédacteurs de la revue rappellent qu’il est fortement déconseillé de donner des tisanes au séné, aux effets laxatifs stimulants, c’est-à-dire irritant, à des enfants. « Cette plante contient des anthraquinones aux effets irritants sur l’intestin, et aussi sur la peau, surtout quand il y a macération par le port de couches », ajoutent-ils.

D’autres plantes renferment des anthraquinones, parmi lesquelles l’aloès, le cascara, la rhubarbe. Elles sont donc à écarter dans tous les cas chez les enfants, et à n’utiliser que de façon ponctuelle chez les adultes. Si votre enfant souffre d’une constipation passagère, demandez l’avis de votre médecin.

  • Source : Prescrire n°414, avril 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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