











Un type particulier d’E.coli. Les bactéries en question sont des STEC, pour Shiga-toxin-Producing Escherichia coli. Elles sont présentes dans le tube digestif de l’homme et de la plupart des animaux à sang chaud. Comme le souligne l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), « parmi les STEC, un sous-groupe appelé ‘EHEC’ (Escherichia coli entéro-hémorragiques) correspond à des bactéries isolées chez l’homme. »
Depuis Stockholm (Suède), les responsables du European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC), nous précisent que la « majorité des cas rapportés en Europe sont concentrés en Allemagne ». Et plus précisément dans le Nord du pays, dans la région de Hambourg, en Basse-Saxe dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, un Länd allemand proche de la mer Baltique. « La Suède rapporte cependant un nombre de cas anormalement élevé de diarrhées hémorragiques et de syndromes hémolytiques et urémique. Nous poursuivons nos enquêtes pour déterminer s’il existe un lien avec les cas recensés en Allemagne ».
D’après l’ECDC, « la contamination proviendrait de laitues, de concombres et de tomates souillées. Nous suivons l’évolution de la situation de très près grâce notamment à notre système d’alerte et de réponse rapide, EWRS » pour Early Warning and Response System ». La Commission européenne précise de son côté que les légumes en question – les concombres principalement – proviendraient d’Espagne. Et plus précisément des régions d’Almeria et de Malaga. “Aucune restriction concernant les voyages ou le commerce en lien avec l’Allemagne n’est pour l’heure recommandée, ajoute l’OMS.
Comment s’effectue la contamination ? Chez l’homme, « seules quelques bactéries peuvent suffire à déclencher l’infection ». Les principaux réservoirs de ces bactéries sont les bovins et les ovins. La contamination d’aliments d’origine animale intervient notamment à l’abattoir, en lien avec la traite en élevage ou lorsque les règles d’hygiène générale ne sont pas respectées.
Pour les végétaux, elle peut intervenir lors de l’épandage à proximité des végétaux, d’effluents provenant d’élevages de ruminants. Ou également lorsque de l’eau contaminée est utilisée pour l’irrigation, notamment de cultures maraichères. La contamination peut aussi se produire lors de la préparation des aliments, soit par contact avec un aliment souillé, soit du fait d’une mauvaise hygiène des mains ou des ustensiles utilisés.
Quelles sont les conséquences d’une contamination ? Les personnes les plus sensibles à l’infection par ces bactéries sont les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans. Une contamination par des EHEC est susceptible d’entraîner une diarrhée sanglante, voire un syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez les enfants (dans environ 10% des cas). Et un purpura thrombotique et thrombocytopénique (PTT) chez les adultes.
Comme le souligne l’ANSES, « le SHU est la principale cause d’insuffisance rénale du nourrisson. Elle est responsable de séquelles rénales graves dans un tiers des cas, pouvant éventuellement entrainer un décès.
En France, depuis 1995 une centaine de cas de SHU, majoritairement liés à des STEC, est recensée par an, chez les enfants de moins de 15 ans. ».
Quelle prévention ? Ces bactéries sont sensibles à la température. La cuisson est donc susceptible de les détruire au moins partiellement. Pour les légumes crus, un lavage particulièrement minutieux à l’eau claire est indispensable.
Source : ANSES, 26 mai 2011 – Commission européenne, 27 mai 2011 - ECDC, 27 mai 2011, ECDC, Outbreak of Shiga toxin-producing E. coli in Germany, 25 mai 2011 - OMS, 27 mai 2011 - OFSP, 27 mai 2011