Contraception : faire des gammes, parce que chacune est différente

08 mars 2004

Parmi les candidats au rôle de contraceptif, la pilule l’emporte dès le premier tour : 60 % des femmes qui font appel à une contraception l’utilisent, devant le stérilet qui obtient un honorable 23%. Bien mieux que le préservatif qui ne dépasse pas 10%.

Les autres moyens contraceptifs se retrouvant… dans les choux avec un tout petit 7%. La pilule est donc élue haut la main par les femmes. Mais le stérilet a aussi, un rôle à jouer. Car chaque femme est différente, et chacune doit trouver la méthode et le produit qui lui sont adaptés. Ce plébiscite apparent pour la pilule, masque en fait une autre réalité : seulement six femmes sur dix se déclarent satisfaites de son utilisation. Une sur trois se plaint de prendre du poids, une sur quatre de rétention d’eau… Au total, deux femmes sur trois déplorent un effet indésirable suite à la prise de pilule. C’est beaucoup, et c’est peut-être évitable.

Lors de son lancement, en 1961, il était légitime de parler de ” la ” pilule à propos de la contraception hormonale. Mais il existe aujourd’hui 27 associations estroprogestatives différentes ! Différentes par les doses d’estrogènes : la tendance depuis l’apparition de la première pilule, est à la diminution. Ce qui a permis tout en gardant une excellente efficacité contraceptive, de limiter certains effets indésirables.

Parallèlement, les progestatifs utilisés ont changé. Ce qui a déterminé différentes générations de pilule : nous en sommes aujourd’hui à la 3ème ! Plus récemment une nouvelle molécule – la drospirénone – est arrivée sur le marché. Elle s’affirme intéressante pour les femmes sujettes à la rétention d’eau (ballonnements, gonflements, jambes lourdes) et à la prise de poids qui en résulte.

Doses variables d’estrogènes, progestatifs avec des propriétés distinctes… chacune devrait pouvoir trouver SA pilule. Comme on trouve chaussure à son pied, mais sans forcément les essayer toutes ! La discussion avec son gynécologue ou son médecin traitant permettra d’éclairer le choix. Il ne faut donc surtout pas hésiter à évoquer tous ses petits problèmes !

C’est important, bien sûr. Car une pilule qui donne satisfaction sera moins oubliée. La pilule est en effet très efficace… si elle ne reste pas dans son étui : or, près de 10 % des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont dues à un oubli de pilule ! Et pourtant les laboratoires ont multiplié les présentations originales, comme des plaquettes avec repères journaliers, pour qu’on ne l’oublie jamais, sans pour autant devoir y penser tout le temps.

Pour celles qui sont malgré tout trop ” tête en l’air “, il existe d’autres moyens. Comme le stérilet que les spécialistes dénomment Dispositif Intra-Utérin (DIU). Placé dans l’utérus par un médecin, il permet une contraception de longue durée (5 ans, en général) sans avoir à s’en soucier. Seule contrainte, il faut surveiller qu’il demeure bien en place.

Là aussi, il y a le choix du dispositif. A côté du traditionnel stérilet composé d’un simple fil de cuivre, il en existe un autre qui contient un progestatif. Il permet de diminuer le volume des règles… allant parfois jusqu’à leur suppression. C’est pourquoi une bonne information est indispensable pour ne pas s’en inquiéter. Bien choisir sa contraception, c’est aujourd’hui possible. Et capital pour qu’elle soit efficace et bien supportée.

  • Source : Le Quotidien du Médecin N°7289 Gynécologie, Obstétrique et Fertilité : La contraception orale en France en 2001

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