Contraception : la vasectomie, définitive et efficace
26 septembre 2022
Pilule, implant, stérilet, patch… C’est un fait, les méthodes de contraception reposent encore, très majoritairement, sur les femmes. En cette journée mondiale de la contraception, focus sur une des rares techniques à disposition des hommes : la vasectomie.
C’est une méthode définitive de contraception masculine qui commence à prendre de l’ampleur en France, jusque-là assez réticente. Selon les chiffres de l’Assurance-maladie, plus de 23 000 vasectomies ont été pratiquées en France en 2021, contre à peine 2 000 en 2010. Un engouement certes relatif par rapport à d’autres pays (environ un couple sur 5 utilise cette méthode de contraception au Royaume-Uni), mais c’est indéniable, les chiffres progressent.
En quoi consiste la vasectomie ? « C’est une opération chirurgicale qui consiste à ligaturer les deux canaux déférents pour empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide spermatique », explique l’Association française d’urologie. Ces canaux transportent les spermatozoïdes des testicules jusqu’au canal éjaculateur. Or, « en l’absence de spermatozoïde dans le liquide séminal, la fécondation n’est plus possible ».
Ça fait mal ? La vasectomie est pratiquée en structure de chirurgie ambulatoire sous anesthésie locale le plus souvent, ou parfois sous anesthésie générale. L’intervention dure une dizaine de minutes. De rares complications post-opératoires peuvent intervenir : hématome des bourses, infection, douleur au niveau des bourses, indique l’Assurance-maladie, qui prend en charge cette méthode de contraception à hauteur d’une soixantaine d’euros (pour un coût moyen de 65 euros, en fonction de l’acte – avec ou sans bistouri).
Quel impact pour la vie sexuelle ? Aucun, assure l’Association française d’urologie. « Au moment de l’éjaculation, le même volume de liquide est émis, mais il ne contient plus de spermatozoïdes, c’est la seule différence ». La vasectomie ne modifie pas non plus la production d’hormones : « les hommes n’ont donc pas à redouter de modifications liées à un manque d’hormones mâles, plus particulièrement de troubles de l’érection ou de l’éjaculation ». Ils doivent cependant garder à l’esprit qu’il faudra 8 à 16 semaines pour qu’il n’y ait plus de spermatozoïdes dans le sperme. Le port d’un préservatif permettra d’éviter tout risque de grossesse non désirée durant cette période.
Pourquoi choisir cette méthode ? « Lorsqu’il n’y a pas ou plus de désir d’enfant, elle permet d’éviter à sa partenaire les contraintes liées à la contraception », explique le site Questions Sexualité, le portail dédié à la sexualité de Santé publique France. Son caractère irréversible explique pour cette chirurgie est réservée aux hommes majeurs, après un délai de réflexion de 4 mois après la première consultation médicale. « Il faut savoir qu’il n’est pas obligatoire d’avoir déjà eu des enfants ou d’être en couple pour avoir droit à une vasectomie », précise Questions Sexualité. Et si votre médecin peut refuser de pratiquer l’intervention lui-même, « il doit vous en informer dès la première consultation et vous diriger vers un praticien qui la fera ».
A noter : La technique du « retrait » (qui consiste à retirer le pénis du vagin avant éjaculation) n’est pas fiable et ne peut donc pas être considérée comme une méthode contraceptive. Le préservatif reste, à ce jour, la seule et unique méthode qui protège à la fois contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles (IST).
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Source : Assurance-maladie, Association française d’urologie, Questions Sexualité - Septembre 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche