Contraception : la vasectomie, une option à envisager
07 mai 2018
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La vasectomie est un moyen de contraception disponible en France depuis 2001. Toutefois, elle est très peu sollicitée par les hommes dans notre pays. Contrairement à de nombreux pays anglo-saxons. Pourtant, cette méthode est très efficace et comporte très peu de risques.
« Et si l’homme prenait sa part de responsabilité dans la contraception ? » s’interroge l’Association française des Urologues (AFU). Dans d’autres pays, comme le Canada notamment, les hommes sont nombreux à avoir recours à la vasectomie pour soulager leur compagne du poids de la contraception féminine. En effet, « cette opération est rarement demandée par des hommes célibataires et le plus souvent, elle est le fruit de la décision d’un couple stable, après avoir eu le nombre d’enfants désires », précise l’AFU. Cette intervention consiste à réséquer les canaux déférents qui conduisent les spermatozoïdes.
Deux techniques possibles
Deux types d’intervention permettent la vasectomie. « La technique traditionnelle consiste à réaliser deux incisions d’un à deux centimètres au niveau du scrotum. Il faut ensuite chercher les canaux déférents – deux petits “tuyaux” de 2 mm de diamètre – dans le cordon qui contient les veines et artères », détaille l’AFU.
L’autre méthode appelée No scalpel vasectomy peut être réalisée sous simple anesthésie locale. Lors de l’intervention, « le praticien palpe le scrotum du patient afin de repérer les canaux déférents et de les approcher de la peau ». Alors seulement, « avec une pince pointue adaptée, il fait une mini-incision à la base du pénis pour récupérer chaque canal et le sectionner ». Au total, l’opération dure dix à vingt minutes et le patient peut ensuite repartir chez lui ou au travail.
Dernier atout, « les soins post opératoires se résument à la prise de doliprane si nécessaire ». Seules précautions : « éviter la moto, les efforts violents ou la piscine pendant quelques jours ».
Plusieurs freins
« La vasectomie représente donc une solution simple, rapide et efficace », souligne l’AFU. Toutefois, « en raison du caractère définitif de cette méthode de stérilisation, la loi française impose un entretien préalable ainsi que la remise d’un dossier écrit au patient ». Au terme d’un délai de réflexion de 4 mois, une seconde consultation permet au patient de donner son consentement écrit.
Par ailleurs, d’autres facteurs découragent les Français de se tourner vers cette méthode contraceptive. Tout d’abord, le niveau de remboursement, extrêmement bas*, reste un frein majeur. En outre, du point de vue psychologique de nombreux hommes lient infertilité́ et impuissance. Or « les spermatozoïdes représentant seulement 3% du volume de l’éjaculat, l’éjaculation du patient n’est donc pas modifiée par l’opération », rassure l’AFU.
*entre 56,89 et 59,77 euros selon la technique