Contre la gale, traiter (aussi) l’environnement du patient
29 mars 2016
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La gale est une ectoparasitose. Ce qui signifie qu’elle est provoquée par des parasites installés dans la couche cornée de la peau humaine. Une recrudescence a été observée en France ces dernières années. Le Dr Marc Perrussel, dermatologue membre du syndicat nationale des dermatologues-vénérologues (SNDV) a expliqué à l’Agence de Presse Destination Santé l’importance d’un traitement efficace du patient et de son environnement proche pour se débarrasser de la gale.
La contamination se fait uniquement par voie interhumaine, le plus souvent par des contacts prolongés. En effet, le parasite se déplace lentement et met du temps avant de sortir d’une peau pour rentrer dans une autre. La situation de contamination idéale est le partage d’un même lit. « Soyez vigilant quant à l’hygiène des hôtels et autres auberges de jeunesse que vous fréquentez », recommande le Dr Perrussel.
Bénigne, cette maladie est toutefois très désagréable. Les démangeaisons sont très importantes et le grattage peut entraîner une surinfection des lésions. De plus, « si rien n’est fait, le prurit peut être si intense qu’il empêche de dormir, une cause de suicide », explique-t-il. Il ne faut donc pas sous-estimer cette parasitose.
Un traitement essentiel
La principale cause de la recrudescence de la gale observée par les dermatologues est la rupture de fabrication du principal traitement : l’Ascabiol. Heureusement, ce dernier est de retour dans les pharmacies depuis deux mois environ, remboursé par l’Assurance-maladie.
Reste que la prise en charge est contraignante. D’autant qu’elle doit concerner le patient, son entourage proche ainsi que son environnement. En d’autres termes il faut traiter toute la famille, le lit, les vêtements etc… Ainsi, l’Ascarbiol doit être appliqué deux fois, à 8 jours d’intervalle, sur toute la surface du corps. Et ce, chez tous les membres du foyer. Tout le linge doit être lavé à plus de 60°C ou traité avec un produit adéquat.
« Comme c’est très contraignant, il faut insister auprès des patients pour qu’ils mènent le processus à bien. » Objectif, éviter la re-contamination. D’autant que la période d’incubation est longue : 15 jours.
Le cas des tout-petits et les aînés
Si le diagnostic et le traitement sont difficiles pour les adultes, ils sont encore plus ardus chez les tout-petits et les personnes âgées. « Les nourrissons présentent une forme très particulière de la gale », souligne le Dr Perrussel. « Ils ne se grattent pas. En revanche, ils pleurent beaucoup et ont des boutons localisés sur la plante des pieds. Une difficulté supplémentaire pour diagnostiquer un cas de gale chez un jeune enfant. Par ailleurs, « les traitements ne sont accessibles qu’à partir de 2 mois ».
Chez les aînés, « il arrive souvent que des cas de gale soient identifiés dans les maisons de retraite lorsque le personnel commence à se gratter », indique Marc Perrussel. En effet, « les personnes âgées ne ressentent pas la notion de prurit et ne se grattent donc pas ». Pour autant, la gale se développe et modifie l’aspect de la peau qui devient épaisse et squameuse.
Si vous avez un doute, consultez un dermatologue au plus vite.
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Source : interview du Dr Marc Perrussel, membre du Syndicat nationale des Dermatologues-Vénérologues, 23 mars 2016 – sndv, 24 mars 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet