Contre la grippe, une nouvelle approche thérapeutique ?
22 février 2016
Kateryna Kon/shutterstock.com
Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont peut-être trouvé une alternative à la vaccination antigrippale. Chez l’animal, ils ont réussi à inhiber des enzymes cellulaires liés au processus de réplication virale. Cette approche pourrait à la fois permettre de réduire les symptômes grippaux mais aussi de prévenir l’infection en elle-même.
Les conséquences cliniques de la grippe résultent de l’inflammation dérégulée du tissu pulmonaire, qui peut provoquer des lésions sévères, voire mortelles. Les scientifiques du Centre d’Etude des Pathologies Respiratoires de l’Institut Pasteur, ont montré qu’il était possible d’inhiber ce processus inflammatoire. Et ceci, en bloquant l’activité des calpaïnes, des protéases qui peu à peu se dévoilent.
« Les calpaïnes sont très étudiées car elles joueraient un rôle notable dans différents processus physiopathologiques, comme la neuro-dégénérescence, la dystrophie musculaire ou le diabète », explique Mustapha Si-Tahar de l’Unité INSERM 1100. « Les différents travaux qui ont permis de décrypter leurs fonctions ont montré que ces protéases jouaient aussi un rôle dans la cascade inflammatoire, selon un mécanisme calcium-dépendant. Or le virus de la grippe accroît le calcium intracellulaire et la réponse inflammatoire ».
Sur des rongeurs, les scientifiques sont donc parvenus à bloquer l’activité des calpaïnes, ce qui a permis de limiter l’infection par un virus de la grippe saisonnière (H3N2) ou pandémique (H5N1). Les chercheurs souhaitent toutefois davantage étudier l’interaction calpaïnes/virus grippal afin de confirmer le potentiel thérapeutique de cette approche.
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Source : Institut Pasteur, 16 février 2016
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon